- Accueil
- Lutte ouvrière n°1651
- Marée noire : Les contribuables payeront, pas les pollueurs
Leur société
Marée noire : Les contribuables payeront, pas les pollueurs
En déplacement à Nantes, Jospin a annoncé une nouvelle série de mesures pour venir en aide aux régions récemment touchées par les catastrophes, notamment celles qui ont été victimes de la marée noire. Un milliard de francs d'aides viendront ainsi s'ajouter aux 3,6 milliards promis précédemment.
Visiblement, le gouvernement essaie d'apaiser la colère des maires et des habitants du littoral qui, en dépit des volontaires et des sommes engagées, constatent trois mois après le naufrage de l'Erika que le nettoyage des plages et des rochers est sans cesse à recommencer.La colère se fait également entendre chez les ostréiculteurs et des pêcheurs qui ont à subir d'importantes pertes de revenus du fait de la pollution et de la méfiance qu'elle a engendrée chez les consommateurs.
Ainsi le gouvernement a décidé de prendre sur son budget, c'est-à-dire en fait dans les poches des contribuables, pour indemniser au moins en partie les victimes de la marée noire. Pourtant au lendemain du naufrage, Jospin avait laissé entendre que l'Etat n'avait pas l'intention de payer à la place des pollueurs.On aurait pu s'attendre à ce qu'il passe à l'acte et fasse pression sur le trust TotalFina, qui avait affrêté ce navire poubelle, pour qu'il engage les moyens nécessaires à la dépollution et paie intégralement la facture de cette marée noire. " Total a pollué, Total doit payer ", c'est d'ailleurs ce que réclament très logiquement de nombreux manifestants.
D'autant que TotalFina a largement les moyens de payer. Rien que pour prendre le contrôle du groupe Elf, l'été dernier à la Bourse, le trust pétrolier a consacré 300 milliards de francs ! Le dizième de cette somme suffirait à indemniser intégralement toutes les pertes de revenus, à rembourser les frais engagés par les communes et à payer les salaires de dizaines de milliers de nettoyeurs.
Mais Jospin et son gouvernement n'ont pas le courage. Ils préfèrent prendre dans la poche des contribuables, plutôt que d'égratigner les coffres des trusts.