Jack Lang, ministre de l'Education nationale, se complaît dans les effets d'annonce à répétition. Il y a quelque temps, il avait parlé du recrutement de 185 000 enseignants, en oubliant de préciser qu'il s'agissait essentiellement du remplacement des départs à la retraite des enseignants sur les années à venir. D'après les syndicats enseignants, cela ne suffirait même pas à combler ces départs. En fait, pour le second degré par exemple, un recrutement particulier a été mis en place pour le personnel précaire. Mais ce ne serait que justice que ces personnels soient titularisés sans aucune condition. Cela ne fera au bout du compte que la création de 390 emplois nouveaux pour l'ensemble des collèges et lycées d'enseignement général et technique de l'ensemble de la France.

C'est dérisoire. En fait, Lang redéploie les moyens, ce qui consiste en un soupoudrage. Ici, des suppressions de postes, ailleurs, des fermetures de classes. Et on supprime ces postes au nom de la baisse démographique, alors que, si baisse démographique il y a, elle devrait permettre de diminuer les effectifs par classe. Rien que dans l'académie de Lille, pour la troisième année consécutive, la suppresssion de 235 emplois en collèges et en lycées professionnels est prévue. La même politique est pratiquée dans le premier degré.

Lors de l'annonce de la carte scolaire 2001 pour ce premier degré, Jack Lang avait annoncé que tout allait bien puisque 800 postes devaient être créés... pour plus de 59 000 écoles ! En fait, là encore, on déshabille Pierre pour habiller Paul et masquer l'insuffisance des moyens. En réalité, dans neuf académies il y aura suppression de plus de 480 postes. Il est prévu par exemple dans le département de l'Oise 68 fermetures de classes !

Non seulement il n'y aura aucune amélioration dans la situation de l'éducation, surtout de l'éducation des classes populaires, mais il y aura même, dans bien des quartiers et cités populaires, une détérioration de la situation.

Ce sont des milliers de postes nouveaux qu'il faudrait créer dans le secondaire, comme dans le primaire : postes d'enseignants, d'infirmiers scolaires, de personnel d'entretien, au lieu de gérer la situation de pénurie qui se prolonge.

Mais le gouvernement préfère réserver des milliards pour les offrir au patronat !