CAF(Région parisienne) : La mise en place houleuse des 35 heures04/01/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/01/une-1745.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

CAF(Région parisienne) : La mise en place houleuse des 35 heures

En application de la loi Aubry, complétée par une "lettre de cadrage" de notre ministre de tutelle, Guigou, les négociations se sont traduites en fin de compte par... 35 h 33, et non 35 heures, sous forme d'une annualisation de la durée du travail à 1 600 heures, ou encore 20 jours de repos supplémentaires (au lieu de 23 en principe). Comme partout les promesses d'embauches compensatoires sont très insuffisantes, ce qui induira une surcharge de travail dans un secteur déjà particulièrement encombré.

C'est souvent sur le dos des agents à temps partiels, relativement nombreux, que les CAF essaient de récupérer soit du temps soit de l'argent.

Les négociations, ayant eu lieu localement, comme cela se pratique de manière générale, ont donné des résultats et des conséquences diverses.

PARIS

Il faudrait 110 embauches compensatoires (bien plus seraient nécessaires pour pouvoir travailler correctement). La direction nous en promet 70. D'autre part elle en profite pour reprendre, comme dans tous les organismes de la Sécurité sociale, certains avantages acquis (2 heures de sortie anticipée les veilles de fête, 1/4 d'heure supplémentaire pour déjeuner). La direction avait toutefois promis le maintien des sorties anticipées les veilles de fête jusqu'à la fin de l'année. Elle n'a pas tenu sa promesse pour le 11 novembre ! D'où 55 minutes de débrayages dans deux centres parisiens sur trois (Viala et Nationale). Finalement la direction a cédé à sa façon : elle n'a pas retenu les 55 minutes, et a lâché deux sorties anticipées d'une heure en novembre et en décembre.

SEINE-SAINT-DENIS

La direction a profité des négociations pour tenter d'introduire la flexibilité en demandant aux usagers s'ils étaient intéressés par une ouverture des caisses dès 8 heures (au lieu de 8 h 30) avec fermeture le jeudi à 18 h 30 (au lieu de 16 heures). Cela peut paraître une amélioration pour les allocataires, en réalité c'est l'inverse. Si tout fonctionnait normalement, les allocataires ne devraient avoir besoin de venir aux caisses que de loin en loin. Mais faute d'effectifs suffisants pour traiter les dossiers, la CAF impose des déplacements constants aux usagers, et elle voudrait simplement élargir la plage pour les recevoir, sans remédier au vrai problème.

En tout cas, devant les protestations, la CAF a dû remiser son projet... mais ça risque de revenir.

Par ailleurs les divers avantages supprimés sont évalués à dix jours... et la direction ne nous accorde que trois jours de compensation pour ces jours-là ! Et encore, il a fallu l'annonce d'un débrayage pour que la direction respecte ses engagements sur ce point.

Il aurait fallu 47 embauches compensatoires, on ne nous en promet que 40.

VAL-DE-MARNE

Pour les agents à temps réduit (80 sur 700), le protocole local permettait le choix : soit diminution de leur horaire, soit maintien de l'horaire avec augmentation du salaire d'environ 10 %. Les deux tiers des temps partiels ont choisi cette dernière solution.

Du coup la direction, trouvant que cela faisait trop cher, et l'encre de l'accord n'étant pas encore sèche, décidait de réduire le temps partiel au prorata de la diminution générale de l'horaire. Finalement, devant les protestations, la direction va couper la poire en deux.

Ces quelques exemples montrent que la réduction du temps de travail est loin de passer comme une lettre à la poste. Et le problème, maintenant, c'est la mise en place de cette RTT, qui ne peut que rendre encore plus criant le manque de personnel.

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