On sait que le gouvernement Jospin a davantage privatisé que celui de Balladur et Juppé. Il a aussi sacrément augmenté les subventions et cadeaux au patronat.

Il fallait au gouvernement un prétexte pour donner 2,5 fois plus de cadeaux que Juppé aux patrons. Ce prétexte, ça a été la loi dite des 35 heures. C'est Martine Aubry qui le dit dans une récente interview au Parisien.

Le coût des indemnisations offertes par le gouvernement aux patrons, pour prétendument compenser les effets de la loi des 35 heures, se monte à 100 milliards de francs annuels. Effectivement, chaque patron a obtenu une exonération de 21 500 F annuellement pour chaque smicard passé aux 35 heures et une subvention dégressive jusqu'à 1,6 SMIC. Et en moyenne, d'après le ministère de l'Emploi, le coût du travail pour les patrons des salariés en dessous de 1,6 SMIC a baissé de 4 à 5 %, grâce à ces mesures.

Interrogée sur le refus du Conseil constitutionnel de ponctionner la Sécu pour financer les allègements, Aubry commente : "Sur les 100 milliards de francs évoqués, les allégements de charges directement liées aux 35 heures ne pèsent que pour 35 milliards. (...) Nous avions profité de la loi des 35 heures pour offrir aux entreprises de nouvelles baisses de charges. Outre celles consenties par Alain Juppé (coût 40 milliards), nous avons consenti 25 milliards de réductions supplémentaires".

C'est franc et net. Les 35 heures, c'est la galère pour nombre de travailleurs. Mais c'est un vrai "miracle" pour le patronat, celui de la transformation perpétuelle de l'argent public en profits privés.