Russie : Petit tableau de l'économie et des revenus04/01/20022002Journal/medias/journalnumero/images/2002/01/une-1745.gif.445x577_q85_box-0%2C13%2C166%2C228_crop_detail.jpg

Dans le monde

Russie : Petit tableau de l'économie et des revenus

Le 24 décembre, Poutine répondait en direct aux habitants des grandes villes de Russie lors d'un show télévisé de plusieurs heures. Même si les questions étaient filtrées, revenaient sans cesse celles sur les salaires impayés, les retraites misérables, la corruption croissante, la désorganisation de l'économie et de la société. Poutine eut beau prétendre agir pour que cela change, il se garda de contester ce tableau. Quant à ses réponses se voulant optimistes, comme celle concernant un premier bateau - depuis dix ans ! - qui allait sortir de chantiers navals civils, elles en disaient long sur l'état du pays et de son économie.

Sur le même sujet, deux jours plus tôt, le quotidien Izvestia avait titré sa Une : "A la place de l'Argentine, ce pourraît être la Russie", en écho aux propos du principal conseiller économique de Poutine qui venait de laisser entendre que, notamment du fait de son endettement, la Russie était menacée d'un effondrement d'une ampleur encore plus grande que le krach financier de l'été 1998, qui l'avait mise à genoux, et dont les effets n'ont toujours pas disparu.

Faisant récemment le point sur l'état de la Russie depuis 1991, le quotidien américain New York Times écrivait : "Un seul chiffre suffit pour prendre la mesure de la décadence de l'économie russe, jadis puissante : officiellement, son PIB (produit intérieur brut) s'est élevé à 200 milliards de dollars en 2000, soit à peine plus que celui du Michigan" (un des 50 états des Etats-Unis). Ce journal disait voir, "enfin, le signe d'un regain économique" dans le fait, entre autres, que le rythme mensuel de "la fuite des capitaux hors de Russie serait passé de 1,9 milliard de dollars en juillet 2000 à 700-900 millions de dollars en juillet dernier". Ces masses d'argent cumulées qui, sur dix ans, représentent plus qu'une année de PIB russe, ont été volées par les gens au pouvoir qui pillent l'économie, interdisant du même coup qu'elle puisse un tant soit peu fonctionner et, a fortiori, qu'elle se développe. Car la seule économie au développement duquel participe ce pillage en règle, c'est celle des pays impérialistes dans les banques desquels les privilégiés du régime actuel placent ce qu'ils ont détourné en ex-URSS. Cela, généralement, après un passage dans un ou plusieurs paradis fiscaux, telle une minuscule île du Pacifique, Nauru, où, selon un rapport international, les dirigeants et mafieux russes auraient fait transiter 70 milliards de dollars au travers des quelque 450 banques off shore qu'abrite cette île.

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