Le 12 décembre dernier, à Crépieux-La-Pape dans la banlieue nord-est de Lyon, un train de marchandises roulant à 80 km/h en a percuté un autre, à l'arrêt sur la même voie, et il a fallu attendre près de deux semaines pour que la circulation des trains puisse reprendre sur la ligne Lyon-Ambérieu.

Des deux trains, il ne restait plus grand-chose : à l'issue du choc, une des deux locomotives se dressait à la verticale. Chance inouïe : les deux conducteurs s'en sont sortis vivants.

Outre les wagons, la voie, la signalisation, les caténaires ont été détruits sur plusieurs centaines de mètres. Un pont situé sous la voie a été partiellement détérioré.

Le premier train avait été stoppé suite à une alerte radio dont, à l'heure où nous écrivons, on ne connaît pas encore l'origine ! Quant au deuxième, au lieu d'être normalement arrêté par un feu rouge, le feu était resté au vert à cause du mauvais état d'un câble électrique dont l'âge avait rendu l'isolement défectueux.

C'est à peine si on ose imaginer ce qui aurait pu se passer s'il s'était agi de deux trains de voyageurs, ou encore de trains de fret desservant le couloir de la chimie lyonnais.

Pourtant, cela fait des années que le problème de l'entretien des câbles électriques a été soulevé par les CHSCT. Cela fait des années aussi que les organisations syndicales dénoncent la politique de la SNCF qui veut rentabiliser à tout prix l'entretien des lignes, entre autres.

Bien sûr, la direction a tout de suite prétendu qu'elle prenait le taureau par les cornes pour faire contrôler tous les câbles de même nature dans tout le pays. Mais devant le manque de personnel nécessaire pour faire ce gigantesque travail, sa solution a été vite trouvée : le sous-traiter à des entreprises privées, ce qui en réalité ne résoudra pas les problèmes !

Dans ces conditions, la sécurisation des lignes n'est pas actuellement assurée. La direction de la SNCF n'aura toujours pas la chance qu'elle vient d'avoir à Crépieux-La-Pape. Et c'est tout à fait consciemment qu'elle continue à faire circuler les trains, sans se donner les moyens humains et matériels pour remettre en état son réseau, mettant ainsi en danger permanent la vie des usagers et celle des conducteurs.