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- Lutte ouvrière n°1776
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Leur société
Dammarie-les-Lys (Seine-et-Marne) : Démagogie sécuritaire et événements troublants
Depuis la mort de deux jeunes de Dammarie-les-Lys fin mai, dans des circonstances dans lesquelles le comportement et les responsabilités de la police ont été loin d'être nets, la mobilisation des jeunes du quartier n'a pas faibli. Autour de l'association " Bouge qui bouge " des actions de protestation se sont organisées contre les méthodes policières et les propos du député-maire UMP.
Les autorités ont expulsé fin juin l'association de son local au travers d'une intervention policière spectaculaire, s'appuyant sur un jugement du tribunal accusant les jeunes de trouble à l'ordre public (voir LO 1771 début juillet).
Les jeunes et l'association n'ont pas baissé les bras pour autant, ils ont continué à dénoncer ces injustices et ont fait appel du jugement. Appel qu'ils ont gagné : le tribunal a ordonné le 19 juillet que le local leur soit restitué.
Mais de jour en jour la remise des clefs par les responsables de l'office HLM (présidé par un membre de l'UMP) a été repoussée sous des prétextes divers. L'association avait annoncé qu'elle ferait constater par huissier les dégâts commis par la police le jour de l'expulsion.
Et le samedi 27 juillet, alors que l'association attendait encore les clefs et que le local était fermé, porte et fenêtres condamnées par des plaques métalliques, il était ravagé par un incendie. L'origine du sinistre est plus que trouble, personne ne croit à la thèse de l'accident (le local était vide). Une enquête doit avoir lieu.
Pendant ce temps la police continue à multiplier les tracasseries et provocations envers les jeunes du quartier et les membres de l'association.
Le tribunal de Melun vient de condamner très sévèrement un des jeunes à 5 mois de prison ferme pour insultes et jets de pierre à agent de police.
Les faits remontent à la première semaine de juillet : face au déploiement policier dans toute la cité qui faisait suite à l'expulsion de l'association, les incidents entre jeunes et policiers se multipliaient.
Trois policiers ont prétendu reconnaître ce jeune comme étant l'auteur de propos injurieux et d'un geste du bras laissant penser qu'il venait de jeter une pierre et l'ont arrêté 3 jours plus tard.
Malgré ses dénégations et des témoignages en sa faveur, après avoir passé un mois en prison il vient d'être condamné à 4 mois de plus. Le procureur avait demandé 6 mois : " Il est inadmissible que la police ne puisse plus exercer son métier de défense du citoyen dans certains quartiers, il faut que cessent ces attaque contre nos braves policiers qui risquent leur vie. Aujourd'hui être policier est le seul métier où, quand on quitte son domicile le matin pour aller faire son travail, on n'est pas sûr d'y revenir vivant le soir " .
A Dammarie-les-Lys cela ne s'est pas produit, par contre deux jeunes sont morts récemment lors d'interventions policières et il y a 5 ans un autre de la cité avait été abattu lors d'un contrôle routier.
C'est cela la réalité derrière les discours sécuritaires.