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Dans le monde
Algérie : Presse sous liberté contrôlée
Les responsables des principaux quotidiens algériens non directement inféodés au pouvoir viennent d'être condamnés à des peines de prison agrémentées de lourdes amendes. Les journaux El Khabar, El Watan, Liberté et Le Soir d'Algérie avaient osé critiquer les méthodes musclées et expéditives de la police, le ministère de l'Agriculture ou le chef de l'État.
Le quotidien Le Soir d'Algérie est menacé d'une suspension de parution pour une durée de six mois et un de ses collaborateurs est condamné à six mois de prison avec sursis, sous prétexte qu'il aurait diffamé le chef de l'État. Hafnaoui Ghoul, militant d'une association de défense des droits de l'Homme, correspondant dans la région de Djelfa (Sud algérien), est incarcéré depuis le mois de mai dernier pour avoir dénoncé "la mauvaise gestion des autorités locales".
Le gouvernement n'en est pas à son coup d'essai. Un quotidien, Le Matin, demeure interdit depuis six mois et son directeur, Mohamed Benchicou, est emprisonné. Saïda Azzouz, journaliste du Matin, et un journaliste d'un autre quotidien risquent chacun six mois de détention. Des dizaines de procès menacent des journalistes.
Malgré parfois des apparences de démocratisation, le régime algérien reste dominé par une clique de privilégiés, en particulier militaires, attentifs à ne pas laisser se développer la contestation. De ce point de vue, le contrôle, les menaces à l'encontre de la presse, sont aussi des menaces contre toute la population.