chômage : Paroles de Borloo03/02/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/02/une1905.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

chômage : Paroles de Borloo

À l'annonce des statistiques du ministère du Travail présentant une diminution du chômage de 0,1% en 2004, Borloo, ministre de l'Emploi, a estimé que ce résultat est "loin d'être satisfaisant" mais néanmoins "encourageant". Encourageant, le fait que le chômage touche officiellement -malgré les radiations et les tripatouillages opérés sur les modes de calcul- près de 10% de la population active? Alors qu'en réalité, quelque 4 millions de travailleurs sont privés d'emploi. Sans oublier les centaines de milliers d'autres qui, tout en s'échinant au travail, restent en dessous du seuil de pauvreté!

Selon Borloo, le chômage aurait des particularités françaises car, dit-il, le pays "souffre de handicaps structurels qui le rendent plus vulnérable au chômage que les autres pays européens", ajoutant: "Il est très important d'avoir une analyse (...) des causes du chômage particulières à la France". Un chômage bien de chez nous en quelque sorte. Comme si en France -ni plus ni moins qu'ailleurs- le chômage n'était pas dû aux patrons qui suppriment des emplois à tour de bras pour imposer une intensification du travail aux salariés qui restent. Comme solutions prétendument nouvelles, Borloo propose une "organisation de l'accompagnement des demandeurs d'emploi". Un des gadgets ministériels s'appelle les "maisons de l'emploi". Comme s'il suffisait de repeindre l'enseigne.

Pour les jeunes, les formations en alternance et l'apprentissage seraient développés, fournissant aux entreprises une main-d'oeuvre sans cesse renouvelable et sous-payée. Et puis, Borloo prétend développer les "services à la personne" qui devraient, paraît-il, "créer plus de 500000 emplois en trois ans". De quels services s'agit-il et pour quelles personnes? De femmes de ménage, de nurses ou de chauffeurs pour les foyers les plus riches qui se sont déjà vu octroyer récemment des abattements d'impôts pour leur personnel de maison? Si le gouvernement voulait améliorer les services, il commencerait par les services publics, notamment les hôpitaux, l'aide à domicile. Mais au contraire, il restreint les crédits pour réserver une part croissante du budget de l'État à des aides diverses et variées au patronat.

Borloo est là pour jouer au "monsieur social" du gouvernement pendant que ses compères, les autres ministres, vont au devant des moindres désirs des patrons. Et eux, ils ne font pas du baratin.

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