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Dans les entreprises
Groupe PCA (Peugeot Citroën) : Ras le bol des salaires à la traîne
La direction du groupe PCA vient d'annoncer l'augmentation annuelle des salaires pour 2005: à partir de mars, il y aura 2,2% de plus pour les salaires inférieurs à 1800 euros brut et 1,9% pour ceux qui sont au-dessus de ce plancher. Soit pour un salaire de 1400 euros brut la modique somme de 21 euros net, pas de quoi pavoiser et payer tout ce qui a augmenté!
Le groupe est pourtant l'une des entreprises les plus florissantes du pays. Depuis cinq ans, les profits accumulés ont dépassé les 6,9 milliards d'euros. Et si l'on remonte plus loin, c'est depuis dix-huit ans que les profits augmentent régulièrement.
Évidemment, cela ne tombe pas du ciel !
La production des véhicules ne cesse d'augmenter: plus 2,7% l'an dernier. Elle se fait avec moins de travailleurs. Les suppressions de postes sont régulièrement organisées. Par exemple à Aulnay, en Seine-Saint-Denis, la production de l'usine est passée de 1200 à 1800 voitures par jour avec 800 ouvriers de moins en cinq ans.
Et les salaires ont pris un coup sur la tête! C'est d'abord le salaire de base (salaire brut) des nouveaux embauchés (mini PCA) qui se traîne à 1236 euros, à peine plus que le smic (1183euros). La direction a intégré de nombreuses primes dans les salaires, telles celles de doublage, d'habillage, de lancement de nouveaux véhicules... Pour les ouvriers présents, cela ne change guère la paye, mais pour les nouveaux embauchés, elle économise sur ces primes. Conséquence, la paye des nouveaux embauchés... a baissé d'autant.
En 1985, le salaire mini chez Citroën était 15% au-dessus du smic! Aujourd'hui, il est à 4,3% au-dessus. Cela montre le retard pris!
Intérimaires, CDD et sous-traitance
Le recours massif aux intérimaires ou aux contrats à durée déterminée (CDD) est aussi un moyen de faire des économies sur les salaires: les ouvriers de fabrication sont payés au mini PCA; ne restant pas longtemps, ils n'ont pas le temps d'avoir les primes d'ancienneté... (il faudrait rester au moins trois ans), ni celui d'avoir une augmentation de coefficient.
La sous-traitance participe aussi à faire baisser les salaires. Elle se développe dans des secteurs de plus en plus nombreux comme ceux de la logistique (caristes...), de la fabrication de faisceaux électriques, du contrôle ou du nettoyage des ateliers et bureaux. Les salaires y sont toujours plus bas. Par exemple un ouvrier du nettoyage en journée gagne (en région parisienne) 910 euros net, qu'il ait trois ans ou quinze ans d'ancienneté. Mais en juin dernier, dans plusieurs usines du groupe et à Aulnay, les travailleurs d'ENCI (nettoyage industriel) et de TRIGO (contrôle de pièces) ont arrêté le travail pendant plusieurs jours. Ils ont obtenu des augmentations de salaires! (Treizième mois pour les uns, et pour les autres 72 euros de prime tous les mois, une prime annuelle de 150 euros, et surtout la réévaluation de tous leurs coefficients pour les aligner sur ceux de Peugeot).
Citons encore l'exemple des chauffeurs de la compagnie de transport des travailleurs de l'usine d'Aulnay (PNA) qui, menaçant de se mettre en grève, ont obtenu dans la journée des augmentations de 8% de leur rémunération.
Ceci ne peut être qu'un encouragement pour nous tous, car la nécessité d'une augmentation substantielle des salaires est plus que jamais à mettre à l'ordre du jour des prochaines luttes.