Les ex-Chausson à Creil (Oise) : Après un mois de mobilisation, un recul de Renault?03/02/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/02/une1905.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Les ex-Chausson à Creil (Oise) : Après un mois de mobilisation, un recul de Renault?

Mardi 1er février, au cours d'une réunion, la direction générale de Renault faisait savoir aux quatorze derniers ex-salariés de Chausson à Creil, employés par Renault dans sa filiale SCO et menacés de licenciement, son accord pour entamer des négociations sérieuses, sur la base des exigences des travailleurs, dans des délais très brefs. Dans les jours prochains, il faudra vérifier la réalité de cet engagement.

Il faut dire que les salariés de cette filiale Renault mise sur pied pour accompagner le plan de liquidation de Chausson et menacés d'être jetés à la rue sans autre forme de procès, ont, avec l'aide d'ex-militants de Chausson, maintenu la mobilisation entamée le 5 janvier.

Après s'être propulsés dans tous les principaux établissements Renault de la région parisienne, après avoir mobilisé des dizaines d'anciens salariés de Chausson venus le matin devant l'usine et fait suspendre la procédure de licenciement, ils se sont adressés aux travailleurs du bassin creillois.

Un tract diffusé à des milliers d'exemplaires appelait à une réunion de protestation contre tous les licenciements à la Bourse du travail de Creil, vendredi 28 janvier. Dans ce tract, les travailleurs dénonçaient les mauvais coups de Renault, la soumission de l'État aux volontés des grands patrons, mais aussi la même politique de licenciements de ces mêmes grands patrons dans la région avec Arcelor, Vallourec, Heidelberg-GOSS etc. et la nécessité d'une réaction commune à tous les travailleurs. L'accueil était partout chaleureux, car le problème des licenciements touche beaucoup de travailleurs, et la mémoire de la lutte des salariés de Chausson contre la fermeture de cette usine, en est encore présente. Sur les marchés, des anciens de Chausson se sont manifestés et ont apporté leur soutien. Devant Arcelor et l'Ineris, des militants CGT ont participé aux côtés des salariés de SCO à la diffusion du tract.

Le 28 janvier, près d'une centaine de personnes se sont rassemblées à la Bourse du travail, l'essentiel de l'assistance étant composée d'anciens de Chausson ainsi que de militants d'Arcelor, de Vallourec et de quelques autres entreprises. Pour les anciens de Chausson, fut rappelé l'engagement pris pendant leur longue lutte, conclue il y a bientôt dix ans, de rester solidaires jusqu'au bout, pour garantir les droits de chacun jusqu'au dernier. Et pour tous, fut réaffirmée la nécessité de rompre avec les fausses divisions entre travailleurs, pour s'engager dans un combat commun rassemblant ceux touchés aujourd'hui, mais aussi ceux qui peuvent être touchés demain, c'est-à-dire tout le monde. Rendez-vous a été donné pour participer à la manifestation du 5 février ainsi que l'engagement de se tenir prêt à réagir ensemble si Renault persistait.

En tout cas, la solidarité ouvrière était affirmée. La presse locale a présenté cette réunion comme un succès et les pouvoirs publics, comme Renault, ont pu mesurer que leurs mauvais coups, qui ressemblent à un acte de vengeance à retardement contre les reculs qui leur ont été imposés dans le passé, auraient bien du mal à passer. Tout cela embarrasse sans doute Renault et explique qu'il soit peut-être en train de reculer. Les droits des salariés de SCO doivent être garantis.

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