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SNCF : Après le viol d'une contrôleuse, une direction irresponsable
Après qu'une contrôleuse de la SNCF a été agressée et violée le mardi 25 janvier dans un train circulant près de Cahors, dans lequel elle effectuait seule le contrôle, la majeure partie du trafic TER, TGV et Corail a été interrompue.
La grève qui a spontanément débuté à Toulouse s'est propagée le lendemain dans le sud de la France avant de s'étendre ailleurs, en particulier dans la région nantaise, le Centre et le Nord.
Les cheminots considéraient, à juste titre, que la direction était responsable du drame. À force de restreindre le personnel tant au niveau de la sécurité que du contrôle, et de faire travailler des femmes seules la nuit dans des trains parfois presque déserts, il n'y a rien d'étonnant à ce que l'on aboutisse à des situations comme celle-là.
Le violeur est en prison mais ceux qui décident d'organiser l'insécurité du travail à la SNCF ne sont pas inquiétés, en premier lieu le PDG Gallois. Or, les agressions sont nombreuses à la SNCF. En 2004, on en dénombrait 487 dont 131 sur des femmes.
Face à la colère des cheminots, Gallois s'est dit ému et choqué mais son émotion ne l'a pas poussé à satisfaire les demandes des contrôleurs qui exigeaient des embauches en nombre suffisant, seule façon de pouvoir faire face aux problèmes de sécurité.
La direction de la SNCF a seulement annoncé la création de 100 nouveaux postes, qui ne seront pas des postes de contrôleurs comme le demandaient les grévistes mais soit des postes d'agents de sécurité, soit des postes de formateurs afin que les contrôleurs soient à l'avenir mieux "formés" aux méthodes de sécurité. Comme s'il suffisait de quelques conseils pour qu'un contrôleur ou une contrôleuse puisse faire face à une éventuelle agression. Et si cela ne suffit pas, Gallois créera peut-être demain des postes de psychologues comme c'est la mode aujourd'hui, afin qu'en cas de drame la victime puisse accepter sa souffrance!
Tout cela n'est qu'emplâtre sur jambe de bois, alors que dans le même temps la direction maintient sa réduction drastique des effectifs. Pour ne prendre qu'un exemple, sur la région Paris-Est la direction a procédé en un an à la suppression de 31 postes de contrôleurs. Avec les dernières promesses de Gallois, les contrôleurs auront droit au mieux à deux postes d'agents de sécurité. Et les 29 postes de contrôleurs en moins?
La réaction des cheminots qui se sont spontanément mis en grève n'a donc pas suffi à faire reculer la SNCF. Mais cette politique de baisse constante des effectifs ne peut que conduire à d'autres mouvements d'indignation et de colère.