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- Lutte ouvrière n°1932
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Alstom-Chantiers de l’Atlantique (Saint-Nazaire) : - Les travailleurs polonais ont gagné !
Les travailleurs polonais ont cessé le 3 août la grève de la faim qu'ils avaient entamée six jours plus tôt pour réclamer le paiement de leurs salaires. Cette grève de la faim faisait suite à une grève d'une semaine. Employés d'une société polonaise, ils travaillaient pour la Gestal, une entreprise nazairienne, elle-même sous-traitante des Chantiers de l'Atlantique. Après la défaillance de la société polonaise, ni la Gestal, ni les Chantiers de l'Atlantique ne voulaient assurer ces salaires disant que le problème serait réglé en Pologne après le rapatriement des salariés concernés.
Les grévistes, soutenus par la CGT, se sont installés sur les marches de l'hôtel de ville de Saint-Nazaire, pour signifier clairement qu'ils comptaient que les autorités locales prennent leurs responsabilités. Ils y ont reçus le soutien de nombreux Nazairiens qui se sont relayés jour et nuit à leurs côtés. Le maire socialiste, qui n'avait pas jugé bon d'avoir le moindre mot de soutien à leur égard, a dû trouver qu'en pleine saison touristique le mouvement était mal venu; d'autant qu'il était prévu une diffusion de tracts et une pétition à l'entrée des «Escales», la plus grosse manifestation de la ville, pour laquelle des milliers de visiteurs étaient attendus dans le week-end.
Toujours est-il que le 3août, au cours d'une réunion qui s'est tenue à la mairie, les grévistes ont appris que la Gestal était d'accord pour leur payer les sommes dues, mais seulement à leur retour en Pologne. Ce qu'ils ont refusé. Finalement ils toucheront leur dû à Saint-Nazaire. Les grévistes n'ont pas obtenu que leur contrat soit maintenu jusqu'à son terme (en septembre), mais ils ont considéré que toucher la totalité du salaire des deux mois travaillés était une victoire et ils ont décidé de se réalimenter.
En tout cas c'est la première fois que des salariés étrangers des chantiers de l'Atlantique en butte à un refus de paiement de salaire finissent par en toucher l'intégralité. Jusque-là les salariés grecs, indiens et roumains victimes de semblables escroqueries étaient retournés au pays en n'en ayant reçu qu'une partie. Avoir fait céder les patrons et les pouvoirs publics qui voulaient les renvoyer chez eux sans rien de plus, c'est une victoire.