Mesures pour les riches : Le patriotisme de la richesse10/08/20052005Journal/medias/journalnumero/images/2005/08/une1932.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Mesures pour les riches : Le patriotisme de la richesse

Juste avant de se mettre en vacances, le gouvernement a annoncé une série de mesures qu'il comptait prendre.

La première concerne l'impôt sur la fortune à propos duquel Breton, le ministre des Finances, déclarait il y a un mois qu'il était «un impôt de plus sur les économies et le logement de nos concitoyens qui sont loin d'être tous fortunés». Sensible semble-t-il à cette injustice, de Villepin prévoit donc d'augmenter l'abattement sur la résidence principale, actuellement de 20%, à 30 ou 50% et de fixer une limite à cet impôt en fonction du revenu imposable. Et puis, sous prétexte de «renforcer l'indépendance des entreprises» le gouvernement envisage de ne plus faire entrer dans le calcul de l'ISF les sommes détenues en actions, à condition qu'elles aient été gardées plus de 15 ans. Ces mesures permettraient de diminuer le nombre de personnes assujetties à l'ISF, un nombre en forte augmentation du fait, entre autres, de la hausse de l'immobilier.

Villepin a annoncé qu'il entendait aussi diminuer sans condition la taxation des profits faits lors de la vente d'actions ainsi que la taxation des profits réalisés par les entreprises lors des cessions de titres de participation.

Et comme si tout cela ne suffisait pas encore, une des autres pistes évoquées concerne la taxe professionnelle. Cette ressource importante pour les communes devrait voir son plafond baisser et les exonérations dont bénéficient les patrons sur leurs investissements nouveaux être prolongées

Et en plus, Villepin voudrait nous convaincre que des cadeaux pour les riches sont des mesures en faveur de tous, parce qu'en améliorant la santé des entreprises, en rendant leur actionnariat plus stable, on améliorerait le sort des travailleurs. Mais depuis vingt ans que tous les gouvernements ont multiplié les cadeaux fiscaux et se sont mobilisés pour défendre les profits, la situation des classes populaires ne s'est pas améliorée. Au contraire même, chacune de ces mesures permet au patronat de s'enrichir et de récupérer une part croissante des richesses. Les belles paroles pour faire croire aux travailleurs que leurs intérêts sont liés à ceux des plus riches ressemblent de plus en plus à une ritournelle, contredite en permanence par la réalité.

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