À la veille d'un Comité européen au cours duquel Gallois devrait aborder à nouveau le plan de restructuration Power 8, la grève de 4 heures appelée le 3 avril par FO, la CGT et la CFDT a rassemblé près de 4 000 travailleurs selon les syndicats, des ateliers en particulier.

Nous avons rejoint, en bus, les ouvriers de l'usine Lagardère où est assemblé l'A380, puis nous sommes partis en manifestation, direction l'aéroport Toulouse-Blagnac. Nombre de camionneurs ou d'automobilistes ont manifesté leur solidarité en klaxonnant. En arrivant à l'aéroport, la tête du cortège est devenue plus bruyante : sifflets, trompettes, slogans " Gallois, t'es foutu Airbus est dans la rue ", " Tous ensemble ! Tous ensemble ! ", " Power 8 au placard ! ", " l'A320 à Toulouse ".

Cette fois les dirigeants de la CGC et de la CFTC n'avaient pas appelé à la grève, ils choisissent de " discuter ". Cela a pesé contre la mobilisation, surtout dans les bureaux.

Malgré tout il faut souhaiter que la réaction des travailleurs ne faiblisse pas. En effet Gallois campe sur ses positions : l'usine de Saint-Nazaire-Ville sera vendue et les activités sous-traitées, l'usine de Méaulte sera " cédée " à un repreneur, et il défend son plan de 10 000 suppressions d'emplois. Il a même eu le culot, dans une interview à La Dépêche du Midi, de se réjouir d'avoir " la chance de réaliser ce plan sans licenciements ". Et les intérimaires déjà licenciés ? Et les CDD pas renouvelés ? Et dans la sous-traitance, les petites entreprises, quelles sont les garanties qu'il n'y aura pas de licenciements ? Et puis, ces départs qu'il souhaite, ces suppressions de postes, ce seront autant d'embauches qui n'auront pas lieu alors que le chômage ne diminue pas ! Et vu qu'il y a déjà du travail par-dessus la tête, cela signifiera inévitablement pour tous les travailleurs une dégradation des conditions de travail : augmentation de la pénibilité, heures supplémentaires à gogo, risques accrus d'accident, stress.

Il faut imposer le retrait de Power 8.