- Accueil
- Lutte ouvrière n°2247
- À Clermont-Ferrand et Montluçon : Des arrestations scandaleuses de sans-papiers
Leur société
À Clermont-Ferrand et Montluçon : Des arrestations scandaleuses de sans-papiers
À la mi-août, des familles entières de Roms, avec leurs enfants très jeunes, ont été arrêtées et envoyées en centre de rétention, avec des menaces d'expulsion.
C'est d'abord le cas d'une famille Roms avec six enfants, qui a fui le Kosovo en 1999, à cause de la guerre, et qui a tenté de se réfugier en Serbie. Mais là-bas, on a interdit au père de continuer à exercer son métier : vendeur de vêtements sur les marchés. Les parents ont alors décidé de venir en France, à Clermont-Ferrand. En février 2011, ils ont fait une demande pour obtenir le statut de réfugié.
Mais l'Ofpra, l'Office français de protection des réfugiés et apatrides, a refusé. Malgré l'aide d'associations et un recours déposé au tribunal administratif de Clermont-Ferrand, le préfet du Puy-de-Dôme les a fait arrêter dans l'hôtel qui les hébergeait à titre provisoire.
Mercredi 10 août au matin, 15 policiers sont venus les faire sortir de leurs lits sans ménagements, ne leur donnant même pas le temps de prendre tous leurs vêtements, et les ont embarqués dans un bus ! Direction : le centre de rétention de Lille. Cependant un juge du tribunal administratif de Lille a estimé que cette arrestation était illégale et les a fait libérer au bout de deux jours. Dans sa grande générosité, la police les a déposés sur un quai de gare, sans papiers et sans argent. Ils ont quand même réussi à revenir à Clermont-Ferrand, avec la volonté d'y rester et d'envoyer leurs enfants à l'école. Ils n'ignorent pas les menaces qui pèsent sur eux : à tout moment, ils peuvent être arrêtés de nouveau et expulsés.
À Montluçon dans l'Allier, il y a aussi la situation préoccupante d'une autre famille kosovare. En France depuis plus d'un an, cette famille était installée dans un centre d'accueil où elle a été arrêtée sur ordre du préfet de l'Allier. Ces gens avaient fait eux aussi une demande d'asile, qui fut rejetée. Ils étaient alors dans l'obligation de quitter le territoire français en quelques jours. Mardi 16 août, sous prétexte qu'il y avait un risque de fuite, le préfet a fait envoyer la police pour les transférer immédiatement au centre de rétention de Nîmes. Prévenue, l'association RESF fait des démarches pour essayer d'obtenir leur remise en liberté.
Sur ordre de Sarkozy et du gouvernement, Guéant, le ministre de l'Intérieur, veut battre le record d'Hortefeux, son prédécesseur, et atteindre 30 000 expulsions en 2011. Grâce au zèle des préfets, cette politique se nourrit de la détresse et de la misère de familles entières.