Selon une étude du syndicat étudiant Unef, le coût de l'année universitaire 2011/2012 est en hausse de 4,1 % (soit deux fois plus que l'inflation) par rapport à l'an dernier. Il ajoute dans son rapport : « La possibilité de faire des études supérieures et de les réussir dépend largement de son origine sociale et familiale. »

Comment pourrait-il en être autrement ? Tous les postes de dépenses incontournables pour les étudiants sont en hausse très nette : les frais d'inscription sont en hausse, de 1,72 % en licence à 4,70 % en master. Les tarifs de Sécurité sociale de 1,50 % (203 euros en 2011). Le budget alimentaire fait un bond de 8,40 %, atteignant 488 euros pour l'année sur la base de 160 repas pris en restaurant universitaire. Mais c'est surtout le poste du logement qui augmente considérablement, atteignant 772 euros par mois en moyenne à Paris (+ 8,90 %) et 611 euros en province (+1,90 %), alors que le montant des aides au logement, lui, ne progresse que de 1,10 %.

Pour faire face à toutes ces dépenses, les étudiants d'origine modeste qui ne peuvent pas compter sur le soutien financier de leur famille se trouvent dans des conditions extrêmement précaires : le montant des bourses d'étude (450 euros par mois au maximum) est notoirement insuffisant pour faire face à toutes leurs dépenses et ils doivent se débrouiller pour concilier plus ou moins facilement leurs études et des petits boulots pour tenter de boucler les fins de mois... au détriment souvent de leur assiduité en cours et donc de leur réussite.

La situation risque encore de se dégrader à l'avenir, avec le désengagement de l'État aussi bien dans le financement des universités que des logements sociaux, et alors que le montant des bourses est loin de suivre l'envolée des coûts.