Grande-Bretagne : Une « justice » implacable24/08/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/08/une2247.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Grande-Bretagne : Une « justice » implacable

Deux semaines après les émeutes qui ont eu lieu en Grande-Bretagne, les condamnations tombent sur les presque 3 000 personnes qui ont été arrêtées durant ou après ces quatre nuits.

C'est ainsi qu'une jeune femme de 23 ans a été condamnée à 6 mois de prison pour avoir volé des bouteilles d'eau valant... 4 euros au total. Un jeune homme de 18 ans a écopé de deux ans pour avoir tenté de voler des cigarettes dans un supermarché. Un autre de 22 ans est maintenu en détention provisoire pour s'être servi une glace dans une pâtisserie qui avait été pillée. Sans parler des deux jeunes gens qui vont faire 4 ans de prison pour avoir appelé sur Internet à l'émeute dans leurs villes, où rien ne s'est passé ! Manifestement, des consignes ont été données pour condamner très lourdement. Plus de la moitié des personnes emprisonnées sont accusées de vol ou possession de biens volés, et écopent de peines plus longues qu'en temps normal, d'après les statistiques du ministère de la Justice. Et les condamnations pour agression contre des policiers sont aussi beaucoup plus lourdes.

Cette extrême sévérité commence même à gêner. C'est ainsi que le journal The Economist, pas franchement classé à gauche, disait trouver surprenant que le Premier ministre Cameron « semble nier que la pauvreté soit en toile de fond des émeutes ».

Car, du profil des gens condamnés, il ressort que ce sont essentiellement des jeunes, issus dans leur grande majorité des quartiers les plus pauvres du pays, confrontés au manque de travail. Et bon nombre de ces condamnés étaient eux-mêmes au chômage. Les pillages qui ont accompagné ces émeutes n'exprimaient d'ailleurs rien d'autre que la rancoeur et aussi l'envie que peuvent susciter les richesses d'une société à laquelle la plupart de ces jeunes n'ont pas droit.

Le gouvernement de droite de David Cameron joue sur la peur que peuvent engendrer les violences des émeutes. Il tient aussi à flatter l'électorat le plus réactionnaire, en apparaissant comme très ferme face aux soi-disant « criminels ». Mais, en taillant dans les budgets sociaux, en supprimant des dizaines de milliers de postes dans la fonction publique et surtout en laissant le patronat licencier massivement, c'est la politique de son gouvernement et des gouvernements travaillistes qui l'ont précédé qui est responsable de cette situation.

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