Grenoble : Pénurie d'hébergements d'urgence - une politique délibérée de la préfecture24/08/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/08/une2247.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Grenoble : Pénurie d'hébergements d'urgence - une politique délibérée de la préfecture

Les diminutions des subventions aux Samu sociaux ont été pour beaucoup la raison de la participation à la grève des travailleurs sociaux.

La dégradation de la situation a été profonde, par exemple sur l'agglomération de Grenoble. Les appels au numéro d'urgence 115 ont doublé en deux ans, atteignant 30 000 en 2010 pour cent places d'hébergement d'urgence sur l'ensemble du département. Il est maintenant bien rare que les intervenants du 115 aient quelque chose à proposer aux personnes en détresse qui appellent. Beaucoup téléphonent tous les jours, et se voient répondre qu'il n'y a rien.

Des centaines de personnes se trouvent actuellement à la rue : des jeunes que les parents ne peuvent plus aider, des personnes ne pouvant plus payer leur loyer, des travailleurs sans emploi et sans revenu. Les Roms qui, bien que citoyens de l'Union européenne, n'ont de fait pas l'autorisation de travailler, ne font quasiment pas appel au 115, alors qu'ils sont sans ressources.

S'y ajoutent des demandeurs d'asile et, parmi eux, des familles avec des enfants en bas âge, parfois malades, qui s'abritent comme elles le peuvent à la gare ou dans les parcs. Bien que la législation oblige la préfecture à prendre en charge leur hébergement, elle n'intervient que de façon très limitée. Elle a même annoncé clairement sa volonté de ne rien faire pour faciliter l'accueil des réfugiés. Les associations n'ont souvent d'autre possibilité que d'amener les sans-abri dans le hall du CHU ou aux Urgences.

Au CHU, les assistantes sociales sont débordées par le nombre de situations. À la Maternité, elles passent des heures à essayer de trouver un financement en hôtel pour les femmes proches d'accoucher, pour qu'elles soient au moins abritées avec leur bébé. Mais comment préparer à manger dans une chambre d'hôtel, comment se procurer la nourriture ? D'autres patients, venant de subir une opération, qui n'ont aucun endroit où aller en sortant, sont hospitalisés quelques jours supplémentaires, malgré les pressions de plus en plus fortes de l'administration pour qu'il n'en soit pas ainsi.

Un ensemble de situations révoltantes.

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