Comme chaque année, pendant la période des vacances, les Hospices civils de Lyon (HCL) ferment un certain nombre de lits : officiellement 22 % comme l'an dernier, mais en réalité sûrement plus, vu le manque criant de personnel, des services ayant d'ailleurs dû en fermer bien avant début juillet. De plus, deux blocs d'urgence de nuit seront fermés aux hôpitaux Édouard-Herriot et Lyon-Sud.

Car le problème est toujours le même : le manque de personnel, en particulier d'infirmières et d'infirmières spécialisées. Il en manquerait actuellement 200 sur l'ensemble des HCL. La direction générale essaie pourtant de proposer des conditions d'embauche attractives, en offrant une prime de 2 000 euros et un logement pendant deux ans à toute nouvelle infirmière embauchée. Mais cela semble ne pas en séduire beaucoup, connaissant les conditions de travail dégradées qu'elles trouveront dans les services.

Le plus révélateur de la situation actuelle aux HCL, ce sont les nombreux départs volontaires d'infirmières. À cause bien sûr des difficiles conditions de travail et de la quasi-certitude de retrouver un poste dans le secteur de la santé privée, mais aussi pour d'autres raisons, comme la suppression d'une prime de nuit (non statutaire) pouvant aller de 150 à 350 euros mensuels suivant l'ancienneté. Ou comme ces 114 infirmières, mères de famille d'au moins trois enfants, qui ont préféré partir tout de suite à la retraite après un minimum de quinze ans de carrière, cette possibilité disparaissant dans le cadre de la réforme des retraites.

Depuis 2008, on supprime 200 postes par an, et cela au moins jusqu'en 2013, ce qui représente chaque année, dans chaque hôpital, 2 % des postes. Il n'est pas étonnant que le directeur général déclare qu'il n'est même pas sûr de pouvoir rouvrir en septembre tous les lits fermés durant l'été.