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Israël - Gaza : Les oppresseurs répriment
Jeudi 18 août, une série d'attaques a fait huit morts et une vingtaine de blessés dans la région d'Eilat, à la pointe sud d'Israël sur la mer Rouge. En représailles, l'armée israélienne a aussitôt déclenché sur la bande de Gaza des bombardements qui ont tué quatorze Palestiniens. En retour, des roquettes palestiniennes ont visé des villes israéliennes proches. Cela n'empêchait pas le Premier ministre Netanyaou de déclarer : « Ceux qui ont ordonné de tuer nos compatriotes ne sont plus en vie. »
Pourquoi Gaza, plutôt qu'une autre ville palestinienne ? Le ministre de la Défense Ehoud Barak a affirmé que les assaillants seraient venus de la bande de Gaza. On ne sait s'il se fonde sur des informations des services secrets, ou seulement sur l'habitude et la facilité. Son accusation a pourtant une certaine logique, qui est un aveu de responsabilité : mardi 16 août, l'avant-veille du raid contre Eilat, Gaza avait été la cible d'attaques israéliennes. On peut d'ailleurs se demander si ces attaques ne visaient pas à réveiller les groupes terroristes palestiniens, dans le but de restaurer autour du gouvernement de Netanyaou l'unanimité nationale, mise à mal ces dernières semaines par les revendications et les manifestations des « indignés ».
Ces bombardements terroristes contre Gaza ont déclenché une crise diplomatique avec l'Égypte, douze fois plus peuplée qu'Israël. En effet cinq policiers égyptiens ont été tués sur la frontière par des hélicoptères israéliens, lors de mitraillages de terroristes supposés. Le gouvernement égyptien, qui prépare des élections en novembre, a protesté, menacé de rappeler son ambassadeur, des manifestations ont visé l'ambassade d'Israël au Caire, où un drapeau israélien a été brûlé.
Barak a reproché à l'Égypte de mal contrôler la péninsule du Sinaï. La chute de Moubarak a sans doute laissé un peu plus de liberté non seulement aux organisations palestiniennes mais aussi aux tribus bédouines, aux islamistes armés et aux hors-la-loi réfugiés dans le désert. Mais la principale raison est que les accords de 1979 limitent le contingent égyptien dans le Sinaï. À l'époque, l'État hébreu voulait avoir à sa frontière le moins possible de soldats égyptiens. Mais aujourd'hui leur petit nombre les empêche de contrôler ce désert deux fois vaste comme Israël.
Le différend diplomatique actuel entre Israël et l'Égypte se réglera, comme se sont réglés les multiples incidents survenus depuis la paix de 1979. Ce qui en revanche ne s'achemine pas vers un règlement, c'est l'occupation de la Palestine et la répression féroce contre tout un peuple. Et c'est en vain que les autorités israéliennes construisent sur leur frontière avec l'Égypte une barrière de sécurité de 200 kilomètres. Il n'y a pas de sécurité durable pour les oppresseurs.