Luc Chatel en Finlande : Il cherche ses mauvaises idées au Nord24/08/20112011Journal/medias/journalnumero/images/2011/08/une2247.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Luc Chatel en Finlande : Il cherche ses mauvaises idées au Nord

La Finlande est le premier pays pour la réussite scolaire des élèves âgés de 15 ans, selon un classement établi par un organisme de l'OCDE.

Régulièrement, elle reçoit des délégations étrangères venues examiner sur place les secrets du succès. Et Luc Chatel, ministre français de l'Éducation, s'est rendu à son tour voir les écoles de ce pays. Il est revenu en déclarant que certaines « recettes » étaient « transposables » en France.

Sans vouloir résumer le système scolaire finlandais, disons tout de même que très souvent on y travaille par petits groupes, quelquefois même de cinq élèves par professeur. Il n'est pas question, selon les observateurs, qu'un seul élève soit « largué » et les enseignants font tout ce qu'il faut pour le récupérer si nécessaire. Cela demande des moyens. Autant dire qu'on est aux antipodes du système français, où on vire des milliers de professeurs et où on se débarrasse comme on peut des élèves qui ne réussissent pas et qui perturbent les autres.

Dans ce domaine Chatel, n'a pas trouvé de « recette transposable », bien évidemment.

Ce qu'il a trouvé, c'est un « continuum » -- une continuité -- de suivi des élèves de l'école au collège. Pourquoi pas ? D'autant que cela a l'avantage de ne pas coûter un sou.

Et puis il y a l'autonomie des écoles.

En Finlande, les directeurs et les équipes d'enseignants font ce qu'ils décident, dans le cadre d'un programme national tout de même. Il y a donc autonomie, mais accompagnée des moyens matériels finlandais.

Seulement, l'autonomie dont rêve Chatel, et avec lui Sarkozy, ne serait pas exactement la même. Ce dont il est question, c'est d'une autonomie de pingres. Chaque directeur d'école ou de lycée pourrait mener sa barque comme il l'entend, avec des moyens limités, quitte à recruter, comme il pourrait, des auxiliaires éducatifs, retraités par exemple, pour boucher les trous.

Le modèle proposé, c'est l'autonomie existante des universités, qui s'est réalisée avec des augmentations considérables des frais d'inscription, pour équilibrer leurs comptes, au détriment des étudiants qui ne cessent de protester.

Cette dégradation de l'enseignement, Chatel l'avait déjà en tête avant d'aller dans le Nord. Ce n'était pas la peine de faire semblant de la ramener de Finlande...

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