Quasi-stabilité du chômage au mois de décembre : voici ce qu'on a pu entendre ces jours-ci, lorsqu'ont été publiés les chiffres officiels du chômage. Ces chiffres, même s'ils sont statistiquement exacts, sont menteurs. Il y a bel et bien augmentation du chômage en décembre, car non seulement le nombre de radiations a fortement augmenté par rapport aux mois précédents, moyen utilisé pour faire baisser les chiffres, mais le chiffre présenté comme en stagnation ne tient compte que d'une seule catégorie de chômeurs : ceux n'ayant pas du tout travaillé au mois de décembre.

Le bilan de l'année 2012 pour la population est plus significatif. Il y a eu, si on ajoute les chômeurs n'ayant pas du tout travaillé et ceux ayant travaillé moins de 78 heures dans le mois, 360 000 nouveaux chômeurs en 2012. C'est mille nouveaux chômeurs chaque jour ! Cela porte le total à 4,6 millions de personnes, et encore, ce chiffre ne tient pas compte d'autres catégories de chômeurs fichés à Pôle emploi, ni des chômeurs qui n'y sont pas inscrits.

Le gouvernement nous a répété qu'il ne fallait pas s'attendre à une amélioration de l'emploi en 2013. Pour une fois, il dit juste. L'Unedic, elle, table sur une forte augmentation des chômeurs en 2013, comparable à celle de 2012.

Comment s'en étonner, lorsque chaque semaine apporte son lot d'annonces de plans sociaux et de fermetures d'entreprises ?

Quant au tout récent accord très mal nommé « de sécurisation de l'emploi », signé par le patronat et certains syndicats sous les auspices de Hollande, il ne fera qu'augmenter encore le nombre de chômeurs, laissant aux patrons les mains encore plus libres.