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- Lutte ouvrière n°2322
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Leur société
L'avenir des retraites : Plus tard, plus maigre, plus cher
Alors que les négociations sur les retraites complémentaires se poursuivent entre les partenaires sociaux, le bruit de fond se fait de plus en plus insistant pour imposer aux travailleurs de nouveaux sacrifices en matière de retraites.
Le ministre Cahuzac attend que les partenaires sociaux se soient mis d'accord sur une désindexation, c'est-à-dire un gel des retraites complémentaires, pour faire de même sur les retraites de base.
Le Conseil d'orientation des retraites, dans son douzième rapport, prédit une fois de plus un déficit des caisses et propose, une fois encore, de le faire payer aux seuls salariés, actifs ou retraités.
Le Medef, par la voix de sa présidente, demande de porter l'âge de départ en retraite à 63, voire 65 ans, suivi en cela par l'ex-Premier ministre socialiste Rocard.
La presse se remplit d'articles « démontrant » que les caisses de retraites sont ponctionnées par deux catégories de quasi-délinquants financiers : les retraités qui, en plus de toucher des pensions somptuaires, ont le culot de vivre de plus en plus vieux, et les chômeurs, qui ne cotisent pas mais sont quand même de futurs retraités.
Et tout à coup, lundi 28 janvier, la porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem affirmait que, s'il fallait bien réformer les retraites, il ne s'agissait ni d'augmenter les cotisations, ni de diminuer les pensions, ni de reculer l'âge de départ en retraite. Et de citer les propositions de la CFDT concernant la « retraite par points ». Il s'agirait là d'un nouveau mode de calcul des pensions, nébuleux sauf sur un point : il ne coûterait pas plus cher au patronat
Sauf que, si ce ne sont pas les patrons qui payent, il faudra bien que ce soient les travailleurs. Et, quel que soit l'enrobage, la future « réforme » concoctée par le gouvernement socialiste actuel sera un prolongement de celles imposées par les gouvernements de droite précédents. Les promesses de Najat Vallaud-Belkacem valent celles de Sarkozy en 2010, lorsqu'il affirmait que « sa » réforme sauverait définitivement les retraites.
La quantité de richesses produites dans le pays n'a pas changé, l'augmentation de la productivité du travail et la surexploitation compensant la diminution du nombre de travailleurs. Mais la part accaparée par les détenteurs du capital augmente à mesure que le chômage explose, que les salaires stagnent, que les prix augmentent. Ainsi, c'est l'avidité patronale qui aboutit à vider les caisses de retraite en même temps qu'elle vide les usines. Et il voudrait maintenant, une fois de plus, présenter la note des dégâts qu'il fait aux travailleurs et aux retraités.
Pour les patrons, il ne sera jamais question de payer en prenant sur leurs confortables profits, tant qu'ils n'y seront pas contraints. Eh bien il faut les y obliger.