Plastic Omnium vient d'imposer aux 1 100 salariés de ses sites en Ardèche la suppression de trois jours de RTT, l'arrêt du versement de la participation jusqu'en 2015, soit une perte d'au moins 500 euros par an, le gel des salaires en 2013, mais aussi près de 90 licenciements. Pour justifier ces sacrifices, la direction a prétexté le sauvetage de 300 à 400 emplois, qu'elle menaçait elle-même de délocaliser en Allemagne.

Plastic Omnium ne peut même pas prétendre être en difficulté. L'entreprise est florissante, son chiffre d'affaires a augmenté de 13 % en 2012, et en Bourse l'action s'envole. Quant à la famille Burelle, principale actionnaire, il s'agit de la 104e fortune française.

C'est avec l'incendie d'un atelier de peinture en mars dernier que Plastic Omnium a débuté son chantage à l'emploi. En contrepartie de la reconstruction de l'atelier, la direction prétendait obtenir des travailleurs toute une série de reculs ainsi que des licenciements dans les bureaux d'études. C'est ce qu'elle vient d'imposer, après une consultation de tous les salariés et la signature des syndicats.

Malgré le chantage, 30 % des travailleurs ont voté contre l'accord de « compétitivité », montrant ainsi qu'ils n'acceptaient ni les sacrifices ni les licenciements de leurs camarades.