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- Lutte ouvrière n°2322
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Dans les entreprises
Renault -- à Cléon (Seine-Maritime) : La détermination se renforce
Le 30 janvier, ce sont les travailleurs de l'usine Renault de Cléon qui ont accueilli 150 travailleurs de PSA, venus les rencontrer comme ils l'avaient fait à l'usine de Flins la semaine précédente. D'autres travailleurs de la région étaient également venus à l'usine de Cléon, qui débrayait ce jour-là après une semaine de préparation et de mobilisation.
Le 23 janvier, suite à l'annonce par la direction du blocage des salaires, les syndicats CGT -- et, pour cette journée, FO et CFDT -- avaient appelé à des débrayages de deux heures minimum à l'usine Renault de Cléon.
Le blocage des salaires s'ajoutait à la mobilité obligatoire entre les sites, l'obligation de 150 heures de travail en plus par an, c'est-à-dire un mois de travail gratuit, à la suppression de 8 200 emplois. Pour la majorité des travailleurs, la coupe était pleine. Sur l'ensemble de la journée, plus de mille travailleurs se sont donc mis en grève. Ce jour-là un salarié sur trois présents à l'usine était dans l'action, et plus d'un ouvrier sur deux.
Le matin, 500 travailleurs se sont retrouvés en manifestation et en assemblée générale et ont voté, à l'unanimité et dans l'enthousiasme général, leur refus de ce que la direction de Renault veut imposer. Ils votaient également leur refus de voir un quelconque syndicat signer l'accord de régression proposé.
Après une manifestation en dehors de l'usine, où attendaient la presse et les télévisions, après un blocage de la nationale qui passe devant l'usine, une centaine de travailleurs se sont réunis pour discuter de la grève, des actions à mener, et surtout pour préparer la journée de grève déjà prévue pour le 30 janvier que beaucoup de travailleurs voulaient plus massive, plus déterminée, afin que la direction et, au-delà, le gouvernement sentent que la colère était bien présente.
Le 30 janvier, des piquets de grève se sont mis en place à chaque entrée de l'usine afin de pouvoir discuter avec tous les travailleurs. Les retraités du syndicat CGT, participant eux aussi à l'organisation, prenaient en charge la logistique, les sandwiches, les boissons etc. Comme disait l'un d'eux, « Nous, les anciens, on s'occupe de tout ça. Les militants eux doivent passer la journée entière avec les grévistes à discuter, à s'organiser ».
Dans la matinée, un meeting devant l'usine était prévu où étaient invités des travailleurs de la région en lutte contre la fermeture de leurs entreprises, ou en butte à des suppressions d'emploi ou des licenciements. Mais c'est l'annonce de la venue des grévistes de PSA Aulnay qui a enthousiasmé les travailleurs. Les images vues à la télévision des grévistes d'Aulnay fraternisant avec ceux de Flins, cette fraternité dans la lutte entre ouvriers ont conforté tous ceux qui refusent de courber l'échine.
L'annonce des débrayages massifs, la veille, le mardi 29 janvier, sur les sites de Flins, de Douai, de Sandouville, du Mans a donné le moral à tous.
La journée s'annonçait comme une réussite.