Dès l'annonce par le gouvernement russe de sa proposition de placer les armes chimiques syriennes sous contrôle international, le ministre français des Affaires étrangères, Fabius, a annoncé que la France déposerait au plus vite un projet de résolution en ce sens au Conseil de sécurité de l'ONU.

Sans l'aval des États-Unis, la France ne fera évidemment pas grand-chose. Mais cela n'empêche pas Fabius et Hollande d'agiter leurs ambitions guerrières et de développer la propagande abjecte qui va avec. À coups d'images choquantes sur les massacres en Syrie, à coups de déclarations hypocrites sur le « droit international », le gouvernement français cherche à mettre l'opinion publique à la remorque de sa politique.

Les images sur les populations victimes des gaz sont abominables. Mais quelles manipulations cachent-elles ? Il est tout aussi possible que ces crimes soient le fait de groupes rebelles que de la dictature syrienne. Les rebelles islamistes ont déjà montré qu'ils étaient capables d'exactions aussi barbares que l'armée d'Assad, et l'ont rappelé à l'occasion de l'attaque du village chrétien de Maaloula. Et, de leur côté, les États impérialistes savent très bien monter de toute pièce des « preuves » pour justifier leurs visées auprès de leur opinion publique.

La politique du gouvernement français ne se soucie pas du sort de la population syrienne. Elle est motivée par des intérêts de grande puissance, en fait de second ou de troisième ordre, mais cherchant à maintenir son influence dans une région qui faisait partie de son ancien empire colonial. Que des politiciens de gauche mènent cette politique ne la rend pas différente. Ce n'est d'ailleurs pas du tout une première : de la guerre d'Algérie à la récente intervention au Mali, en passant par quasiment toutes les guerres coloniales, le Parti socialiste les a toutes assumées.