PSA, Aulnay-sous-Bois : Vrai cinéma pour fausse dernière voiture31/10/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/11/une2361.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

PSA, Aulnay-sous-Bois : Vrai cinéma pour fausse dernière voiture

Vendredi 25 octobre, la direction de PSA a fait tout un cinéma médiatique pour annoncer que sortirait des chaînes la dernière C3 produite à Aulnay et pour prétendre que 90 % des salariés étaient reclassés. Ce n'était là que mensonges.

Les voitures en question ont été fabriquées entre le 30 avril et le 25 juillet dernier, soit trois mois pour faire sept voitures ! Depuis, elles ont été conservées sous une couche de poussière.

Vendredi matin, les journalistes étant rassemblés sur le parking de l'usine, la direction a affiché sur les grilles des photos d'ouvriers travaillant sur les chaînes de production. Mais c'est en chair et en os qu'une centaine d'ouvriers sont arrivés en manifestation pour s'expliquer directement avec les journalistes.

Ils étaient venus dire que, depuis des mois, les chefs les pointent le matin et en fin d'équipe, que les grilles sont fermées pour empêcher qui que ce soit de sortir, et qu'il n'y a plus aucune production dans cette usine. Les ouvriers sont là dans les ateliers à ne rien faire, si ce n'est discuter entre eux pour savoir comment contraindre cette direction qui ne propose pas de reclassement aux mille travailleurs qui restent.

Car c'est cela la réalité de la fermeture d'Aulnay. Contrairement aux mensonges de PSA, bien des travailleurs n'ont pas de solution de reclassement. Sur les 2 700 travailleurs présents dans l'usine en 2012, seuls 702 ont été mutés dans d'autres usines du groupe. Sur les 300 emplois promis dans des entreprises comme la SNCF, la RATP ou ADP, seuls 29 travailleurs ont été pris. Seuls 119 travailleurs parmi les plus anciens ont pu bénéficier d'un congé senior. Enfin, 700 ouvriers sont partis, ne croyant pas aux promesses de la direction et préférant chercher eux-mêmes un emploi.

Quant aux promesses de réindustrialisation du site avec création de 1 500 emplois sur place, elles n'ont aucune consistance. La seule entreprise qui envisageait de s'installer sur le site, ID-Logistics, vient de retirer son permis de construire.

Il reste donc 1 037 ouvriers auxquels la direction n'a rien proposé. Mais eux ont appris qu'ils ne doivent compter que sur leur détermination pour ne pas laisser PSA les jeter dehors. Contrairement à ce qu'elle espère, la direction n'en a pas encore fini avec les travailleurs d'Aulnay.

Partager