Recylex (ex-Metaleurop) Estaque-Riaux, Marseille : Pollueur et maître chanteur31/10/20132013Journal/medias/journalnumero/images/2013/11/une2361.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Recylex (ex-Metaleurop) Estaque-Riaux, Marseille : Pollueur et maître chanteur

Après avoir pendant des années et des années contaminé par de l'arsenic, du plomb, du mercure, du cadmium et du zinc, un site industriel situé au-dessus de l'Estaque, l'entreprise menace d'arrêter les travaux de dépollution.

En 2007, Recylex a pris la suite de Metaleurop, filiale du groupe géant suisse Glencore qui avait organisé la faillite de sa propre filiale Metaleurop Nord à Noyelles-Godault, survenue le 18 janvier 2003. Ce jour-là, les 830 travailleurs du Nord se retrouvaient du jour au lendemain à la rue, sans salaires et sans indemnités.

Sur le site de l'Estaque-Riaux que se partageaient Atofina et Metaleurop, la pollution accumulée depuis des dizaines d'années atteint des sommets : plomb, arsenic et autres poisons dégoulinent dans la mer au pied des plages et du petit port de plaisance de La Lave.

Les analyses effectuées récemment par le Port autonome de Marseille sont, d'après le site de Robin des bois, plus que catastrophiques : « Les sédiments du port contiennent en moyenne 1 852 mg d'arsenic par kilo de vase, 872 mg de plomb, 26,5 mg de mercure, 11,3 mg de cadmium et 921 mg de zinc », ce qui représente 37 fois le seuil d'alerte pour l'arsenic et 33 fois pour le plomb, etc. Une partie des bassins au pied du massif est d'ailleurs interdite à la baignade. Que dire des infiltrations de tous ces poisons au sein de ce massif calcaire ?

Atofina via Retia et Metaleurop via Recylex devaient chacun dépolluer son site respectif. Retia, la filiale d'Atofina, a pratiquement terminé son contingent. Il s'agissait en effet de construire au sein de la falaise qui domine Marseille des alvéoles étanches, des sarcophages, pour enterrer les centaines de milliers de mètres cubes de terre polluée et exercer une surveillance pendant trente ans.

L'autre société, Recylex, héritière de Metaleurop, se fait tirer l'oreille. Il lui faudra, si tout va bien, encore deux ans pour dépolluer ses friches. Mais cette entreprise menace d'arrêter tout, en se mettant en liquidation judiciaire si le tribunal donne raison aux anciens salariés de Metaleurop.

Les uns ont déjà gagné devant le tribunal des prud'hommes de Lens pour licenciement sans cause réelle, d'autres assignent leur ancien patron pour « préjudice d'anxiété lié à l'exposition à l'amiante ».

Et ainsi, à nouveau, Recylex, ex-Metaleurop, disparaîtrait sans assumer ses responsabilités, à la fois vis-à-vis des salariés et aussi dans la dépollution du site qu'elle a utilisé pendant des années et qui lui a permis de distribuer de confortables dividendes à ses actionnaires.

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