Réforme des collèges : les enseignants en grève disent non !20/05/20152015Journal/medias/journalarticle/images/2015/05/Manif_enseignement_19_mai_2015_4_0.JPG.420x236_q85_box-0%2C306%2C3264%2C2142_crop_detail.jpg

Enseignement

Réforme des collèges : les enseignants en grève disent non !

Mardi 19 mai, les enseignants ont fait grève et ont manifesté contre les nouvelles attaques voulues par le gouvernement Hollande, rebaptisées « réforme des collèges ». Car ils savent que, derrière les discours prétendument pédagogiques, cette réforme visera, comme toutes les précédentes, à réduire les moyens de l’Éducation nationale.

Illustration - les enseignants en grève disent non !

Quand Najat Vallaud-Belkacem justifie la fin des options de latin et de grec ou des classes bilangues (anglais, allemand) dès la sixième par une volonté de plus d’égalité entre les élèves, elle mérite bien la colère des enseignants. Car, bien entendu, cette démagogie ne sert qu’à réduire les enseignements proposés, et non à accroître les moyens pour les élèves en difficulté. Au contraire même.

Dans les faits, pour les élèves, le nombre d’heures de français, de mathématiques et d’histoire-géographie sera réduit et les enseignements de SVT (sciences de la vie et de la terre), de physique-chimie et de technologie fusionnés en un seul en sixième. Avec les heures dégagées dans ces matières, les élèves seront censés travailler sur des projets pluridisciplinaires avec plusieurs professeurs et en groupe réduit. Mais, pour que le travail en groupe réduit avec les élèves soit possible, il faut augmenter le nombre d’enseignants. Et l’annonce faite par la ministre de 4 000 postes en plus est loin de répondre au problème, car cela représente à peine dix heures par collège.

De plus sur la question des créations de postes, Hollande n’est plus à un mensonge près. Il avait promis de créer 60 000 postes dans l’Éducation nationale. Aujourd’hui, il se vante d’en avoir déjà créé 35 000. Mais c’est faux. Il n’a créé qu’environ 6 000 postes de titulaires, le reste étant pour l’instant des stagiaires.

Le gouvernement Hollande poursuit en fait la politique du précédent. Sarkozy avait supprimé 80 000 postes dans l’Éducation nationale. Hollande n’en crée que quelques milliers, largement insuffisants au regard de l’accroissement démographique. Cela fait que le nombre d’élèves par classe, lui, ne cesse d’augmenter. En parallèle, en 2014, le gouvernement a réduit les moyens des zones d’éducation prioritaire, et bien des établissements ont vu leurs heures diminuer cette année. Le gouvernement entend continuer : le décret d’application de la réforme est paru mercredi 20 mai, au lendemain de la grève !

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