Pour empêcher la classe capitaliste d’étouffer la société, il faut l’exproprier !12/06/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/06/2654.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Editorial

Pour empêcher la classe capitaliste d’étouffer la société, il faut l’exproprier !

La mobilisation des travailleurs des Urgences hospitalières dure et se renforce. Désormais, plus de 80 services sont concernés à travers toute la France. Et pour cause, la situation y est catastrophique.

Avec les fermetures de lits et les suppressions de postes qui se sont enchaînées depuis des dizaines d’années, les services d’urgence ont été noyés sous l’afflux des patients, dont le nombre est passé de 10 millions en 1996 à 21 millions en 2016.

Les grévistes réclament des moyens. Et ils savent qu’ils peuvent compter sur le soutien des couches populaires dans leur combat, car ces services de santé sont vitaux au sens propre du terme. Ils réclament aussi des augmentations de salaire car, comme tous les travailleurs, leurs salaires ne leur permettent pas de vivre dignement. Mardi 11 juin, tous les travailleurs de la santé étaient appelés à se mobiliser par plusieurs syndicats et un collectif des services d’urgence.L’état de ces services est le symbole de la complète décomposition des hôpitaux publics, et plus globalement de tous les services publics. Car, pour financer les cadeaux au grand patronat, les subventions aux grandes entreprises, les suppressions de cotisations patronales, l’État coupe en permanence dans les budgets nécessaires à la population, comme la santé, l’éducation, les transports ou encore La Poste.

Tout cela est la conséquence de la crise du capitalisme. Le grand patronat s’enrichit en accroissant son parasitisme et il ne se donne même plus la peine de jouer son rôle de développer la production.

L’actualité des plans de suppressions d’emplois, avec l’ex-site Whirlpool à Amiens, celui d’Ascoval à Saint-Saulve dans les Hauts-de-France, tous deux menacés de fermeture, ou encore de General Electric qui a décidé de supprimer 1 000 emplois à Belfort, montre qu’investir dans la production n’intéresse que très peu les capitalistes. À moins de profits rapides et assurés, ils ne le veulent pas.

Ce ne sont même plus des investisseurs, ce sont des aventuriers de la finance, appâtés par les millions d’aides des pouvoirs publics. Pourquoi investiraient-ils dans la production, alors que les marchés sont saturés, que la guerre commerciale est féroce et qu’investir dans la finance, spéculer, est bien plus lucratif ?

Même l’aide aux plus pauvres est un marché pour ces financiers. Dans l’affaire des steaks hachés sans viande vendus aux associations caritatives, une des deux entreprises ayant remporté le contrat de ces denrées alimentaires pour les plus démunis, pour un montant de 5,2 millions d’euros, était une société-écran. Un montage financier a permis à un spécialiste français des paradis fiscaux de faire venir ces steaks hachés de l’autre bout de l’Europe, sans même avoir une entreprise.

Le parasitisme de la classe capitaliste étrangle toute la vie sociale, menant tout droit l’humanité vers le précipice. La classe ouvrière est la seule classe sociale capable de s’y opposer.

Cela peut paraître utopique. Car ces dernières années, si on a vu beaucoup de catégories sociales se battre, il n’y a pas eu de mobilisations massives dans les grandes entreprises, alors que les travailleurs auraient des moyens autrement plus efficaces que n’importe quelle autre catégorie sociale d’affronter la bourgeoisie et de la faire payer.

Quand les travailleurs n’ont pas confiance dans leur force collective, ce sont les valeurs de la société bourgeoise, relayées par les médias et les intellectuels au service de cet ordre social, qui s’imposent et font accepter leur sort aux exploités. Mais il n’empêche que la classe ouvrière est la seule classe qui peut renverser la bourgeoisie.

Le capitalisme a créé des moyens de production collectifs en y concentrant des milliers de travailleurs. Et, au sein des multinationales, des centaines de milliers de salariés sont intégrés dans un même processus de production. Aujourd’hui, tout est organisé pour le compte de quelques grandes familles bourgeoises mais, pour l’organiser dans l’intérêt collectif, il serait nécessaire d’exproprier la classe capitaliste.

Seuls les travailleurs pourront mener ce combat jusqu’au bout. Car, comme disait Karl Marx, ils n’ont rien d’autre à perdre que leurs chaînes.

Éditorial des bulletins d’entreprise du 10 juin 2019

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