Ce drame est à l’image de la situation indigne que subissent les pensionnaires de bon nombre de ces établissements dans lesquels une partie de plus en plus importante des personnes âgées doivent finir leur vie.

Pour les familles et l’entourage, c’est souvent la seule solution, celle qui s’impose faute de place et de temps et face à la nécessité de soins médicaux à prodiguer aux vieux parents. C’est également le plus souvent un sacrifice financier, étant donné les tarifs de ces établissements.

Pour les investisseurs, les capitalistes et les financiers de « l’or gris », c’est un marché, celui offert par l’allongement de l’espérance de vie et dont ils entendent tirer, comme de n’importe quel autre marché, le maximum de profits. En témoignent les reportages et autres ouvrages publiés sur ce thème. En témoignent aussi les conditions de travail des salariés de ces établissements.

L’Ehpad où le drame est survenu faisait l’objet depuis quelque temps d’inspections, de rapports faisant état d’un risque de maltraitance élevé et où les travailleurs dénonçaient leur souffrance au travail et leur épuisement. Mais ce drame n’est que le dernier en date des nombreux cas dénoncés où la pénibilité des conditions de travail, le manque de personnel conduisent à des conditions de vie indignes pour les personnes âgées qui y résident.

C’est un véritable miroir de la société, totalement incapable de faire profiter ses membres des progrès permettant l’allongement de la durée de l’existence, la transformant en souffrance pour les anciens et pour ceux auxquels ils sont confiés.