Il y serait cette fois question de discuter entre gens de bonne compagnie de l’élargissement du champ du référendum.

La volonté affirmée de « renforcer la souveraineté populaire » a de quoi faire rire venant d’un président qui gouverne à coups de 49-3. Les sujets qu’il évoque pour ces référendums mettent cependant d’eux-mêmes les pendules à l’heure. Il s’agirait d’en étendre le champ à des questions de société, comme la fin de vie ou l’immigration, ce qui est pour l’instant interdit par la Constitution.

Au moment où arrive au Sénat l’examen d’une loi répressive sur l’immigration, l’initiative de Macron ressemble surtout à un appel aux partis défendant une politique toujours plus anti-immigrés, le Rassemblement national et Les Répu­blicains. Lors de la précédente rencontre, Jordan Bardella, le président du RN, avait proposé de tenir un tel référendum le jour des élections européennes. Il pourrait donc être exaucé, au moins en partie. En tout cas, la discussion annoncée par Macron à ce sujet contribuera encore à stigmatiser les immigrés et à les accuser de tous les maux.

Les référendums, en fait de donner la parole au peuple, ont toujours été l’occasion de lui faire entériner des décisions déjà prises par les gouvernants. La manœuvre de Macron est bien dans cette ligne.