Budget à l’Assemblée : l’ouverture de la saison 220/11/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/11/une_2938-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Budget à l’Assemblée : l’ouverture de la saison 2

Mardi 12 novembre 2024, l’Assemblée nationale a rejeté la partie « recettes » du projet de loi de finances 2025. Après des heures de discussions houleuses et 472 amendements de l’opposition, c’est finalement la gauche qui a voté le texte. La droite et le RN l’ont rejeté.

Le projet entier est donc rejeté, et la discussion repart avec quasiment la copie initiale du gouvernement. Tout ce jeu d’amendements prétendant écorner au moins un peu l’argent des milliardaires ne masque pas que c’est sur les services publics et les collectivités locales que le gouvernement compte prendre l’argent nécessaire pour combler son déficit. Mais ces propositions de taxes n’auront finalement aucune conséquence sur le budget final. À partir du 25 novembre, c’est au tour du Sénat, plus favorable au gouvernement puisque la droite et le centre ont 250 sénateurs sur 348, de voter ce projet.

Celui-ci doit ensuite repasser par l’Assemblée, mais là encore, si jamais les débats continuent à poser problème, le gouvernement peut utiliser d’autres moyens autorisés par la Constitution. Le Premier ministre Barnier vient ainsi d’annoncer qu’il se servirait sans doute de l’article 49.3 au vu du premier rejet.

Pour ceux qui se demandent à quoi servent deux Chambres dans un Parlement déjà nombreux, la comédie actuelle apporte une réponse. La première, élue tous les cinq ans, permet de faire croire à un semblant de démocratie. La seconde, le Sénat, est encore moins sous le contrôle de la population : les 348 sénateurs sont élus pour six ans, contre cinq ans pour un député, et de façon indirecte. Ils sont élus par 150 000 grands électeurs, au niveau départemental. Le renouvellement se fait par moitié tous les trois ans, permettant également de limiter l’impact d’un changement rapide qui se produirait dans l’opinion. Ils sont là pour empêcher le moindre dérapage dans un sens trop favorable à la population.

Le reste du temps, en bons chiens de garde, ils dorment. Mais leur niche est un palais somptueux.

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