Notre camarade Jean-Pierre Bouriaud20/11/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/11/P7-3_Alex_photo.jpg.420x236_q85_box-0%2C173%2C450%2C427_crop_detail.jpg

Les nôtres

Notre camarade Jean-Pierre Bouriaud

Jean-Pierre, que nous appelions Alex, s’est éteint le 4 novembre. Luttant depuis des années contre la maladie, il avait continué sans faiblir à défendre les idées révolutionnaires, jusqu’au bout de ses forces.

Illustration - Notre camarade Jean-Pierre Bouriaud

Il était né il y a 74 ans dans le Limousin. Ses parents, sa mère directrice, son père instituteur aux sympathies socialistes, faisaient fonctionner la petite école du village. De cette enfance, Jean-Pierre garda toute sa vie l’amour de la nature, et l’aptitude à se lier aux autres. Gagné par l’enthousiasme de Mai 68, il milita d’abord au PSU, alors qu’il commençait des études scientifiques à Limoges. Mais très vite il rencontra des camarades de Lutte ouvrière, qui le gagnèrent à leurs idées. Il passa ensuite le concours d’entrée aux PTT, ce qui le mena à Paris au début des années 1970.

Devenu technicien au centre téléphonique d’Archives à Paris, où travaillaient plusieurs centaines d’employés, principalement des opératrices, il construisit, avec d’autres camarades, un petit groupe militant. Les occasions de se battre pour défendre les intérêts de ses collègues de travail ne manquaient pas, et son activité militante lui valut l’hostilité des bureaucraties syndicales. Il fut ainsi exclu de la CGT, puis de la CFDT, qui ne voulaient pas de grèves sous le gouvernement de Mitterrand, et finalement, avec tout un groupe de travailleurs, il rejoignit le syndicat SUD à sa création en 1988. En 2000, il participa à la grève au centre France Télécom de Bagnolet, pour s’opposer aux mutations d’office. Pendant trois semaines, il fut l’un des animateurs du comité de grève.

Jean-Pierre fut de ceux qui s’opposèrent à la privatisation de France Télécom, devenu Orange, et à la politique de son nouveau PDG, Didier Lombard. En 2006, celui-ci décida de supprimer 22 000 postes, une politique qui déclencha une vague de suicides, mais aussi de nombreuses réactions de colère.

Jean- Pierre fut aussi un des soutiens des luttes dans les centres d’appel, de Teleperformance à Webhelp, en 2009, et par la suite, à celles des sous-traitants de France Télécom en 2012. Il y aida un petit groupe de militants SUD à mener une activité syndicale.

Loin de se cantonner à son entreprise, Jean-Pierre participa également au développement d’un groupe Lutte ouvrière dans les Ardennes, ainsi qu’aux mouvements de colère et aux luttes importantes provoquées par les fermetures d’entreprises de la sidérurgie. Jean-Pierre fut aussi très investi dans l’équipe qui, sans compter son temps, travaillait aux infrastructures et au réseau téléphonique de notre fête annuelle.

Son énergie et son enthousiasme étaient contagieux et ont laissé de nombreux souvenirs.

Jean-Pierre, tu nous manques déjà !

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