Carrefour – Givors : boue patronale06/11/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/11/une_2936-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C0%2C1264%2C1640_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Carrefour – Givors : boue patronale

Lors des dernières intempéries, jeudi 17 octobre, la zone commerciale Givors 2 Vallées (Rhône) a été inondée, obligeant les salariés du Carrefour à se réfugier à l’étage du magasin.

Beaucoup ont perdu leur voiture dans les inondations ou ont vu leur domicile sinistré. Afin de remettre le magasin en état, la direction a demandé aux salariés de revenir dès le lundi suivant. Ils ont dû pour cela s’organiser eux-mêmes en covoiturage. Les caissières avaient le choix entre participer au tri, aller travailler dans d’autres magasins à 20 ou 30 km de Givors ou ne pas être payées pendant les deux semaines prévues pour la remise en état !

La direction a précisé qu’elle paierait les frais kilométriques… encore faudrait-il ne pas avoir perdu son véhicule dans les inondations ! Quant aux jours non travaillés du fait de la fermeture du magasin, elle a le culot de demander aux travailleurs de poser deux jours de congé ou de rattraper les heures ! Les salariés qui se seraient attendus à de la compréhension de la part d’un groupe riche à milliards, ont ainsi été servis !

À leur retour, ils ont pu voir que l’eau et la boue n’étaient pas encore évacuées. L’odeur était insoutenable et l’eau se mélangeait aux produits d’entretien, aux piles et batteries, ainsi qu’aux engrais. La CGT a alors déclenché un droit de retrait pour danger grave et imminent. Si la direction a nié le danger, les pompiers ont confirmé ne pas avoir contrôlé le magasin et les réserves. Pour Carrefour, il faut absolument veiller à la santé des profits à défaut de celle des salariés !

Les travailleurs demandent une prime exceptionnelle de 1 000 euros par semaine de nettoyage, à quoi la direction a déjà répondu qu’elle ne donnerait pas suite, alors que Carrefour a racheté cette année l’enseigne Cora pour un milliard d’euros.

Le Premier ministre, Barnier, venu dans la région pour rassurer les patrons et leur annoncer encore des aides publiques, a été interpellé par le syndicat et des salariés voulant dénoncer devant la presse leurs conditions de travail déplorables et dangereuses. Le magasin de Givors n’a pas encore rouvert ses portes que déjà la vice-présidente écologiste de la métropole de Lyon défend l’idée qu’il faudrait fermer toute la zone commerciale, sans se soucier de l’avenir des employés.

Les travailleurs font ainsi l’expérience que face à des patrons qui affichent le même mépris il leur faudra se faire respecter.

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