Désobéir ou s’organiser ?26/06/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/06/une_2917-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Élections législatives

Désobéir ou s’organiser ?

Dans une pétition lancée le 14 juin, des
cadres de l’Éducation nationale affirment
se préparer à désobéir aux décisions d’un
éventuel ministre RN si elles se révélaient
contraires aux « valeurs républicaines ».

Ces cadres du ministère, inspecteurs et chefs d’établissements insistent sur leur fidélité à l’État et leur rôle dans la mise en oeuvre de la politique de tous les gouvernements passés, quelle que soit leur couleur et – faudrait- il ajouter – quelles que soient leurs décisions.

Leur « République » est donc celle de la dégradation des conditions de travail dans l’Éducation nationale, des fermetures de classes et des inégalités croissantes qui pèsent sur les enfants des familles populaires et des zones rurales. C’est aussi celle de l’épuration continue des programmes et du retour des grands projets d’embrigadement de la jeunesse via les uniformes ou le service national. Autant dire qu’i ls ne remettent pas en cause leur fidélité à l’appareil d’État et aux politiques qu’ils sont chargés d’appliquer, au service de la classe bourgeoise dont l’État défend les intérêts. Cela fait partie de leur formation, de leurs fonctions et donc de leurs obligations.

Néanmoins, bien des travailleurs du secteur public peuvent se poser la question, qui dépasse la menace de l’accession du RN au pouvoir, de savoir comment réagir face aux politiques réactionnaires, antiouvrières, discriminatoires qu’i ls seraient amenés à cautionner ?

Démissionner ? C’est inenvisageable pour bien des fonctionnaires et des contractuels, dont beaucoup sont dans le rouge alors même qu’ils ont un emploi.

Désobéir individuellement ? Le soldat qui se révolte seul contre des ordres iniques et préfère être conduit au peloton d’exécution plutôt que de les appliquer a certes toute notre sympathie. Mais pour s’en sortir, pour s’opposer au pourrissement de la société, il faudra être capables de pousser toute l’armée à la mutinerie.

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