Dumarey Powerglide – Strasbourg : menaces de licenciements25/09/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/09/une_2930-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C0%2C1271%2C1649_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Dumarey Powerglide – Strasbourg : menaces de licenciements

Plusieurs centaines de travailleurs sont menacés de licenciement à l’usine Dumarey de Strasbourg, qui compte 591 salariés. L’arrêt de 85 % de la production des boîtes de vitesses pour l’équipementier allemand ZF y est effectif depuis la fin août.

Le 4 avril la direction de Dumarey avait annoncé la cessation des commandes de boîtes de vitesses de catégorie 8HP au 31 août avec la réduction progressive de la production à partir du 1er juillet, accompagnée du passage du travail en 2×8 à une seule équipe, et une batterie de mesures d’économies sur des services.

Dumarey (sorte de petit Tapie) avait repris l’usine General Motors de Strasbourg en 2013 pour un euro symbolique, reçu des millions d’aides des collectivités locales et obtenu un accord avec ZF qui devait commander des boîtes de vitesses pour une période indéterminée. Or, ZF, qui fournit essentiellement BMW, licencie 14 000 salariés dans le monde, ferme des usines en Allemagne, et arrête le contrat avec Dumarey.

Cette annonce a provoqué un premier mouvement de colère des travailleurs qui à l’appel des syndicats ont massivement refusé de venir travailler les samedis d’avril en période haute. Semaine après semaine, la direction a lanterné les syndicats dans des réunions de CSE, leur laissant croire que les discussions avec ZF allaient permettre de continuer la production. Mais en parallèle, elle commençait à prendre des mesures pour diminuer le nombre d’ouvriers dans l’usine : départs anticipés en retraite, prêts d’ouvriers à des usines de la région, 24 ouvriers envoyés en formation. Et à partir du 1er juillet les quelque 200 travailleurs intérimaires en production ont été licenciés.

Le 2 juillet les syndicats CFDT et CGT ont appelé à la grève, massivement suivie dans les ateliers par 90 % des salariés. Mais dès le lendemain, la CFDT annonçait qu’il y aurait peut-être une commande de 20 000 boîtes et qu’elle arrêtait la grève, ce qui a mis fin au mouvement.

Le 9 septembre la direction annonçait qu’un accord avait été trouvé avec ZF qui lâchait 60 millions dédiés à des « mesures sociales », en clair des licenciements. Quant au reste des tractations entre Dumarey et ZF, c’est « confidentiel ».

De fait, des centaines de travailleurs sont menacés de se retrouver sur le carreau dans les mois qui viennent. La direction a déjà décrété deux semaines de congé forcé en octobre, sauf pour quelques petits secteurs. Vendredi 20 septembre, elle continuait à avancer son train de mesures : suppression de tous les transports collectifs au 1er janvier, dispense de travail pour des ouvriers volontaires qui pourraient rester à la maison avec l’intégralité de leur salaire et des primes, les jours étant décidés par les responsables de secteur. Il s’agit de vider progressivement l’usine tout en divisant le personnel pour éviter une réaction collective. Une heure d’information était prévue par les syndicats jeudi 26 septembre ainsi qu’une manifestation à Strasbourg le 28 septembre.

Les travailleurs n’ont pas d’illusions sur ce qui les attend et un certain nombre veulent obtenir des indemnités de départ qui leur permettent de tenir, d’autant que la moyenne d’âge est de 52 ans et que retrouver du travail sera quasiment impossible.

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