Faillites : la loi de la jungle25/09/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/09/une_2930-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C0%2C1271%2C1649_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Faillites : la loi de la jungle

Le nombre d’entreprises déclarées en incapacité de rembourser leurs dettes a augmenté de 23,8 % sur un an, pour s’élever à environ 63 000 entre août 2023 et août 2024, d’après la Banque de France.

Selon le cabinet d’études économiques Altares, trois quarts de ces faillites concernent des entreprises de moins de trois salariés. Mais elles augmentent également pour les entreprises de 50 à 99 salariés. Ces faillites se traduisent par des catastrophes pour les dizaines de milliers de travailleurs qui se retrouvent jetés au chômage, et pour les très petits employeurs et indépendants dont la vie s’effondre.

Les secteurs les plus touchés seraient le bâtiment, l’immobilier et le transport. Le retour de balancier des politiques d’aides aux entreprises mises en place pendant le Covid, les prêts garantis par l’État, qu’il faut à présent rembourser sont une des explications données. Sans doute. Mais la cause est bien plus profonde. Elle est à chercher dans la crise de cette économie capitaliste, dans laquelle les grandes entreprises ont mille fois plus les moyens de tirer leur épingle du jeu que les petites. Cela va de l’aggravation de la pression sur leurs salariés aux subventions d’État, dont elles raflent l’essentiel. Ainsi elles peuvent maintenir des profits élevés pendant que d’autres coulent. Il faut en effet mettre l’augmentation du nombre de faillites des petites entreprises en rapport avec la répartition des profits, et rappeler que les plus grosses en siphonnent une part toujours plus grande. Les années 2021, 2022 et 2023 ont ainsi été, de loin, les meilleures pour les profits des entreprises du CAC 40, bien au-delà du précédent record de 2017. Et 2024 ne devrait pas déroger à cette tendance.

Telle est la loi de la jungle capitaliste, et voilà pourquoi la cause fondamentale des faillites n’est pas le niveau des salaires, comme on l’entend trop souvent, mais le parasitisme des très grands capitalistes. Un parasitisme qui pompe le sang de tout le reste de la société.

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