Les travailleuses ne reçoivent que des payes partielles, voire plus de paye du tout, depuis deux mois. La grève a aussi pour but de dénoncer les conditions d’hébergement des résidents. Ils manquent de tout : de chauffage, de produits ménagers, de papier toilette, de savon, d’essuie-main… car les délais de livraison ne sont plus assurés par les fournisseurs, qui ne perçoivent pas toujours leur dû. Comme le dénonçait un résident, « les politiques, ils se sont débarrassés de nous en nous mettant dans les mains de faiseurs de fric. »

La résidence appartient à un grand groupe, Réside Études, qui en possède 73 en France, essentiellement pour personnes âgées, et a 1 300 salariés. Le groupe a été placé en redressement judiciaire en juin dernier et fait planer la menace de 600 à 800 licenciements. L’actionnaire principal ne donne aucune information et vient de s’offrir un séjour dans un château à Mâcon. Dans un communiqué, le groupe avance le prétexte d’un changement de logiciel qui expliquerait le retard de salaires pour une cinquantaine de personnes !

L’un des premiers résultats de la grève est que la réparation du chauffage, en panne depuis des mois, est maintenant lancée. Mais le compte n’y est pas !

Comme les crèches ou les Ehpad, ce type de résidence hôtelière pour personnes âgées est source de profit, aux dépens des résidents et des travailleuses. Ces dernières sont bien décidées à ne pas en rester là, et il est question d’étendre la mobilisation aux autres résidences du groupe et de rendre une petite visite à la direction, au siège du groupe à Nanterre.