Grand oral au Medef : tous prêts à servir le patronat26/06/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/06/P8-2_poupees_russes_ok_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Élections législatives

Grand oral au Medef : tous prêts à servir le patronat

Jeudi 20 juin se déroulait, dans les locaux du Medef
et devant un parterre de près de 900 patrons, le
grand oral des représentants des principaux partis
qui s’opposent dans les élections législatives.

Illustration - tous prêts à servir le patronat

Dans cet exercice, l’actuel ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, partait avec les faveurs du jury. Et pour cause, cela fait maintenant sept ans qu’il mène avec acharnement une politique farouchement antiouvrière. Ce qui fut résumé par l’ancien Premier ministre Édouard Philippe, représentant son parti Horizons : « La politique menée depuis 2017 est probablement la plus pro-business qu’on ait vue depuis longtemps. » Joignant le geste à la parole, Le Maire leur a annoncé au passage un nouveau cadeau par le biais de la suppression de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE) d’ici à 2027.

Le sénateur Bruno Retailleau, représentant les LR non ciottistes, et donc non ralliés au RN, a également reçu un accueil pour le moins chaleureux. Un participant déclarant même : « C’est normal, c’est la famille. »

D’autres candidats devaient, quant à eux, faire leurs preuves. Du côté du Nouveau Front populaire, c’est Éric Coquerel de la France insoumise et Boris Vallaud du Parti socialiste qui s’y sont collés. Le premier a mis en avant son passé de dirigeant de PME comme gage de crédibilité quand le second s’est excusé de demander un effort de patriotisme économique aux milliardaires.

Les dirigeants du Medef ont certainement souri en entendant cet appel. Ils ont dû se souvenir de Hollande qui, dans la campagne présidentielle de 2012, avait déclaré : « Mon ennemi c’est la finance » et avait ensuite servi fidèlement les intérêts des financiers et du grand patronat. Mais, comme leur seule patrie est celle de leur coffre-fort, les patrons leur ont demandé combien leur programme al lait coûter. Les deux représentants de la nouvelle union de la gauche se sont voulu rassurants : c’est la croissance qui paiera, ont-ils répondu en substance, pas les profits patronaux.

Enfin, le dernier à venir chercher l’adoubement fut Bardella pour le Rassemblement national. Accompagné de son nouvel allié, Ciotti, comme caution, il a lancé au parterre de patrons présents dans la salle : « J’ai bien compris qu’il fallait vous rassurer. » Bardella a garanti une « alternance raisonnable », « une majorité de redressement respectueuse des partenaires sociaux ». En guise de preuve d’amour il a promis, comme Le Maire, la suppression intégrale de la CVAE.

Si la majorité actuelle a bien les faveurs du patronat, celui-ci n’est pas inquiet. Il sait qu’il restera le véritable vainqueur après le 7 juillet.

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