Impasses d’hier et d’aujourd’hui12/06/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/06/une_2915-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Impasses d’hier et d’aujourd’hui

Le député LFI de la Somme François Ruffin, plaidant pour l’unité de la gauche aux élections du 30 juin, a fait un parallèle avec la situation des années 1930. Et de rappeler que la crise de 1929 avait certes donné le nazisme en Allemagne mais aussi le Front populaire en France, donc une grande victoire ouvrière.

La conclusion s’imposerait d’elle-même : face à la crise et à la montée de l’extrême droite, il faudrait refaire le Front populaire. Les autres membres du nouveau cartel des gauches ont emboîté le pas à Ruffin, suivis par plusieurs confédérations syndicales, et tous portent ainsi un nouveau Front populaire sur les fonts baptismaux.

Certes, devant la puissance de cinq millions de travailleurs occupant les usines, le gouvernement de Front Populaire avait dû en 1936 accorder les quarante heures, deux semaines de congés payés et des augmentations de salaires. Mais cela n’avait été qu’un bref répit face aux conséquences de la crise du capitalisme et à la marche à la guerre. Les jeunes travailleurs partis camper lors des premiers congés payés de l’été 36 retravaillaient 48 heures par semaine en 1938, étaient appelés sous les drapeaux en 1939, puis mouraient ou étaient faits prisonniers en 1940, et la population allait subir cinq ans de guerre, de dictature, de bombardements. De sa crise, le capitalisme allait sortir par la Deuxième Guerre mondiale, au prix de cinquante millions de morts, d’horreurs et de destructions innombrables. Les gouvernements des différents pays impérialistes, sous des étiquettes et des politiques différentes, y avaient conduit les peuples en pleine conscience.

La crise de 1929, qui inaugurait la marche vers ce deuxième carnage, a bien eu les conséquences politiques immédiates dont parle Ruffin, le nazisme et le Front populaire, mais il évite de dire la suite. Dans les deux cas il s’agissait de désarmer les travailleurs, soit par la terreur, soit par le mensonge, afin de les détourner de la voie révolutionnaire et, finalement, d’en faire de la chair à canon pour les règlements de comptes entre capitalistes.

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