Justice des mineurs : les insanités d’Attal29/05/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/05/une_2913-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Justice des mineurs : les insanités d’Attal

Vendredi 24 mai, le Premier ministre a été pris d’un nouveau sursaut d’autorité, débouchant sur un projet de réforme de la justice des mineurs susceptible d’être adopté avant la fin de l’année.

Face aux réactions des juges des enfants, le gouvernement semble pour le moment avoir écarté la remise en cause de l’atténuation de responsabilité des mineurs, qui implique des peines diminuées de moitié. Cette atténuation comporte d’ailleurs déjà bien des limites, puisque le juge peut passer outre à partir de 16 ans et que la garde à vue – tout comme l’emprisonnement – est autorisée pour les enfants de 13 ans.

Désireux ne pas donner l’impression d’un gouvernement bras ballants face à la crise dans laquelle s’enfonce la société, Attal a tout de même tenu à faire quelques annonces, comme la possibilité d’une comparution immédiate à partir de 16 ans… sans dire que c’est le gouvernement Macron précédent qui, en 2021, l’avait supprimée. Un dispositif en deux temps l’avait remplacée, prévoyant un premier jugement sur la culpabilité du jeune devant intervenir dans un délai maximum de trois mois, suivi d’une seconde audience pour fixer la peine. Dans l’intervalle, l’assignation à résidence ou la détention provisoire pouvaient être décidées. Cela n’avait donc rien de laxiste, contrairement à ce que prétendent nombre de politiciens de droite et d’extrême droite. Une autre procédure dite d’audience unique permet même toujours de déférer un jeune de plus de 16 ans le jour même, avec possibilité de le placer ou de l’emprisonner immédiatement.

Attal préconise la possibilité pour les juges d’envoyer des jeunes en foyer pour 7 à 14 jours, disposition qui rappelle les centres éducatifs fermés chers à Nicolas Sarkozy et à Ségolène Royal mis en place en 2002, alors qu’un rapport du Sénat – pourtant largement dominé par la droite – demandait récemment l’arrêt de la création de nouveaux centres.

Les syndicats de magistrats dénoncent l’hypocrisie de ces annonces, alors qu’ils manquent de moyens pour appliquer leurs décisions. Mais c’est surtout tout le travail social en direction des plus jeunes qui est en déshérence depuis des années, en raison de la politique de ce gouvernement et de tous ses prédécesseurs. Les structures sont saturées et les éducateurs ont des dizaines et des dizaines de jeunes à suivre.

Attal et ses semblables sont responsables de la situation dans laquelle les jeunes sont plongés, avec ses injustices et sa violence. Leurs discours, leurs mesures répressives et leurs prisons n’y changent rien. Ce n’est d’ailleurs pas le but de ces politiciens, surtout préoccupés de plaire à la fraction la plus réactionnaire de l’électorat.

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