Nos lecteurs écrivent : Ceux qui désorganisent la santé29/05/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/05/une_2913-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Nos lecteurs écrivent : Ceux qui désorganisent la santé

Le titre de séjour d’un médecin psychiatre de l’hôpital de Millau, intervenant sur le pôle de santé mentale Sud-Aveyron, situé à Saint- Affrique, ne sera pas reconduit au 31 mai 2024. Après deux années d’investissement auprès des patients, des équipes et de la population du Sud-Aveyron, ce médecin est remercié par une injonction à quitter le territoire au 31 mai 2024, alors que le département connaît une pénurie médicale sans précédent et que la loi « immigration, intégration, asile » promulguée le 26 janvier 2024 est censée faciliter l’intégration de personnel qualifié par la mise en place d’une nouvelle carte de séjour pluriannuelle « talent profession médicale et de la pharmacie ».

Cette décision préfectorale va à l’encontre du simple bon sens et de l’intérêt public, et désorganise un service (il ne restera plus que deux médecins, au lieu de cinq).

Les conséquences sont inévitables. En plus de dégrader les conditions de travail du personnel du service de Sud- Aveyron, cela porte atteinte à la prise en charge des 1 500 patients.

Mais cette décision n’est pas seulement le fait de l’humeur d’un préfet. Le personnel de ce service a en effet appris lundi 27 mai que l’ARS (Agence régionale de santé) négociait déjà la reprise de son activité par l’hôpital privé, sans but lucratif, de la congrégation de Sainte-Marie de Rodez, distant de 70 km de Saint-Affrique, soit une heure et demie de route.

La préfecture et l’ARS se sont concertées pour organiser le transfert des activités à l’hôpital privé, de surcroît d’obédience religieuse, cela bien sûr sans en informer ni le personnel ni les patients. Cela participe du dépeçage d’un service public utile à la population.

Qui organise et aggrave la pénurie médicale ? Qui ne respecte pas ses propres lois ?

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