Logement : pas de trêve pour la crise06/11/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/11/P7-2_Poids_des_loyers_ok_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C57%2C450%2C311_crop_detail.jpg

Leur société

Logement : pas de trêve pour la crise

La trêve hivernale, qui reporte au 1er avril prochain les expulsions locatives, apporte un soulagement à des centaines de milliers de personnes, mais pas une solution.

Illustration - pas de trêve pour la crise

« Beaucoup de personnes pensent que pendant la trêve hivernale, tout s’arrête mais c’est faux », note Le Figaro. Les propriétaires n’ont pas le droit de mettre à la rue les locataires mais ils peuvent intenter contre eux une action en justice afin d’être fin prêts au 1er avril quand se rouvrira la période des expulsions. Ainsi, cette trêve n’est qu’un simple report et, en 2023, 21 500 ménages ont été expulsés par la force, soit une hausse annuelle de 23 %, plus qu’un triplement en vingt ans. C’est sans compter les ménages partis d’eux-mêmes avant l’intervention de la police et ceux qui donnent une priorité au loyer mais ensuite n’ont plus assez pour vivre.

Autant dire que la précarisation des emplois et les bas salaires, basses allocations et pensions, s’accompagnent d’un droit au logement de plus en plus incertain. Pour mettre fin à cette escalade, il serait logique d’interdire carrément les expulsions, mais l’État au contraire durcit sa politique répressive envers les locataires. La loi Kasbarian de juillet 2023 accélère les expulsions, facilite la résiliation du bail de location et considère les occupants sans titre d’un logement comme des squatters qui ne sont pas même protégés par la trêve hivernale.

En revanche, aucune mesure d’autorité n’est en vue pour faire que l’État construise directement, à prix coûtant, et donc à loyer abordable, les logements qui manquent alors que le marché de l’immobilier s’effondre et que le peu de logements construits sont bien trop chers pour ceux qui en ont le plus besoin.

Partager