Lycée de Semur-en-Auxois : mobilisation gagnante29/05/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/05/P12-2_Semur_2_Rassemblement_devant_Rectorat_23_05_2024_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C5%2C800%2C455_crop_detail.jpg

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Lycée de Semur-en-Auxois : mobilisation gagnante

Au lycée Anna Judic de Semur-en-Auxois, petite ville située au nord de Dijon, l’annonce brutale de la suppression d’un poste de professeur de philosophie a provoqué la colère générale.

Illustration - mobilisation gagnante

Dans ce petit lycée rural de 700 élèves, les effectifs et les classes restaient pourtant les mêmes mais le rectorat, toujours préoccupé d’économies, a décidé de supprimer ce poste et de muter l’enseignant concerné, quitte à envoyer un remplaçant faire les heures à sa place l’année suivante. Alors qu’il était en poste depuis vingt ans dans le lycée, le professeur en question n’avait que 48 heures pour faire ses vœux. L’ensemble des enseignants a donc averti les élèves et les parents, et décidé d’une journée « lycée mort » le jeudi 16 mai.

Tous en grève, les enseignants furent rejoints par 200 lycéens dont la plupart prirent les bus scolaires uniquement pour participer au mouvement. Tous déploraient qu’on s’en prenne à un lycée, où toutes les classes de terminale comptent déjà entre 35 et 37 élèves, et à une matière essentielle pour aiguiser l’esprit critique des jeunes.

Le lendemain, la grève était reconduite et le mouvement se poursuivait par le blocage du lycée avec des bottes de paille fournies par un parent agriculteur, un barbecue organisé par les élèves, une manifestation improvisée et la distribution de tracts aux automobilistes. Une pétition lancée par les élèves allait recueillir plus de 6 600 signatures en une semaine.

Le mardi 21 mai, le mouvement se poursuivait, les professeurs et les élèves organisant une chenille géante à travers le lycée. Entre- temps, les médias locaux ayant relayé le mouvement, le recteur finit par recevoir une délégation et annoncer l’abandon de la mesure, une semaine après le début du mouvement.

Dans ce lycée où les grèves nationales sont peu suivies, c’était une première pour bien des enseignants. Et comme l’a résumé l’un d’eux : « Morale de l’histoire : 1 – il n’y avait pas besoin de supprimer le poste ; 2 – il fallait se battre ; 3 – le point positif de cette semaine est que tout ça a servi à nous souder ».

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