Lycée Sévigné – Tourcoing : après l’agression d’une enseignante09/10/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/10/une_2932-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Lycée Sévigné – Tourcoing : après l’agression d’une enseignante

Lundi 7 octobre, au lycée Sévigné de Tourcoing, une enseignante a été agressée physiquement par une élève à qui elle demandait d’enlever son voile dans l’enceinte de l’établissement. L’émotion a été vive parmi les élèves, les enseignants, les surveillants et les agents du lycée.

C’est la quatrième agression d’un enseignant en près de deux semaines. Bien sûr, la cause de chaque agression est différente, cependant, c’est le signe que la situation se dégrade fortement dans le lycée. Et pour cause !

L’établissement est un lycée technologique et professionnel, au cœur d’un secteur populaire de Tourcoing. Les élèves sont issus de familles ouvrières, pour lesquelles les conditions de vie, de travail, de salaire se sont fortement dégradées ces dernières années. La précarité, l’avenir incertain, les difficultés de la vie, ces enfants de familles populaires y sont confrontés et en sont largement conscients. Pour beaucoup, l’école est un endroit où ils peuvent vivre autre chose, et même un endroit protégé.

Mais à l’intérieur du lycée aussi la situation s’est dégradée rapidement. Les classes surchargées, les cours qui ne sont pas assurés parce que l’Éducation nationale ne nomme pas ou ne remplace pas les enseignants, le faible nombre d’adultes dans l’établissement, tout contribue à la dégradation de l’ambiance.

Ce qui cause la montée de la violence dans l’école est connu : les moyens manquent pour assurer une formation dans des conditions correctes pour ces jeunes et pour le personnel. Depuis des années, celui-ci alerte à ce sujet, sans obtenir aucune réponse, et c’est dans ce climat qu’ont eu lieu ces derniers temps ces agressions physiques inacceptables.

Immédiatement, la question des moyens nécessaires pour enseigner dans des conditions correctes a été posée par l’ensemble des équipes. Tout le battage fait autour de la dernière agression, pour cette affaire de voile, écœure d’autant plus. Parce que ce n’est pas la question de la « laïcité » que pose cette agression violente, mais celle des moyens insuffisants accordés à l’école.

Alors, malgré la campagne médiatique et les récupérations politiciennes, les équipes pédagogiques continuent à dénoncer la violence et à revendiquer les postes d’enseignants, de surveillants, d’agents techniques qui manquent chaque jour.

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