Macron et « les extrêmes » : l’apprenti sorcier et la crise politique26/06/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/06/P3-1_OK_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C75%2C800%2C525_crop_detail.jpg

Élections législatives

Macron et « les extrêmes » : l’apprenti sorcier et la crise politique

Ignorant, ou feignant d’ignorer son impopularité
abyssale, Macron intervient chaque jour, en
variant les formats mais en tapant sur un
seul clou, les « extrêmes », allant lundi 24 juin
jusqu’à prédire une guerre civile en cas de
victoire du RN ou du Front populaire.

Illustration - l’apprenti sorcier et la crise politique

Ceux qui l’ont soutenu et ont été ses ministres n’ont d’autre solution pour tenter de garder leurs sièges que d’emboucher la même trompette, en prétendant toutefois vouloir désormais se passer de celui qui les a placés dans un tel marécage.

Leur prétendue lut te contre les extrêmes est toutefois très déséquilibrée. Bien loin de reprocher à l’extrême droite son délire xénophobe, Macron le reprend à son compte, qualifiant le programme du Front Populaire « d’immigrationniste », mot inventé par Le Pen père et jusque-là utilisé uniquement par son camp. Au RN, il reproche tout au plus son programme économique, c’est-à-dire sa misérable, microscopique et mensongère démagogie sur les retraites et le pouvoir d’achat. Autant dire que, une fois de plus, il lui pave le chemin.

Symétriquement, Macron reprend contre la gauche les mensonges de caniveau utilisés par Bardella, Ciotti et autres. Les malheureux et paisibles candidats de la gauche de gouvernement, dont Hollande lui-même, blanchi sous le harnais de toutes les trahisons, seraient complices des terroristes et des antisémites, islamo-gauchistes par l’intermédiaire de Mélenchon, le démon incarné. Et d’agiter le spectre de la faillite économique si jamais le programme du Front populaire s’appliquait. C’est faire bien de l’honneur à cette gauche respectable et respectueuse qui ne parle jamais, même en rêve, de s’en prendre aux capitalistes, et encore moins au capitalisme.

Ainsi, vomi par l’électorat populaire et désormais rejeté par nombre de ceux qui l’avaient soutenu, Macron continue à pérorer, répétant à qui est bien forcé de l’entendre : « Moi ou le chaos ». Les courtisans, aujourd’hui les cocus de Macron abandonnés en rase campagne, affirmaient que ce jeune président allait marquer l’histoire. C’est presque fait. Macron est aujourd’hui la personnification de la crise politique, cette situation dans laquelle la classe dominante ne trouve pas de solution satisfaisante et paisible pour assurer sa domination politique.

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