Meurtre à Marseille : la loi de la jungle09/10/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/10/une_2932-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Meurtre à Marseille : la loi de la jungle

Le meurtre d’un chauffeur de VTC par un jeune de 14 ans à Marseille, comme bien des faits divers, a eu les faveurs des médias. Ce crime est bien significatif de l’état de la société.

Le tueur avait été recruté sur les réseaux sociaux par un criminel emprisonné, et payé pour exécuter un membre d’une bande rivale. La jeunesse de l’assassin a été pour les commentateurs l’occasion de s’étonner du fait que même des enfants puissent devenir des tueurs. Mais comment parler d’enfance pour le jeune qui en est arrivé là ? Ses deux parents sont en prison, lui-même a été placé dès l’âge de 9 ans, et a déjà fait de la prison. La rue a depuis toujours été son principal lieu d’éducation, pour ne pas dire le seul. Un gardien de la prison où il avait été incarcéré l’a ainsi décrit « Quand il est arrivé, il était complètement paumé. Dans son regard il était presque craintif. C’était un enfant, tout petit, frêle, un petit garçon ». C’est ce « petit garçon, frêle et paumé » qui a fini par tuer un malheureux chauffeur qui refusait de l’emmener sur le lieu de son contrat.

Certes, tous les jeunes qui affrontent une telle situation ne deviennent pas des tueurs. Mais quelle est donc la société qui fait que pour certains une vie humaine, y compris la leur, peut avoir moins de valeur que quelques milliers d’euros ? C’est bien la société actuelle, qui détruit systématiquement toute valeur de solidarité. C’est une société où la loi du plus fort, et donc la loi du fric, est érigée en valeur suprême, puisqu’elle permet à une infime minorité d’accumuler des milliards au détriment du plus grand nombre. C’est la société capitaliste, et ce n’est pas d’aujourd’hui qu’elle produit des monstres.

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