La Poste : on vote pour des embauches !26/06/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/06/une_2917-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

La Poste : on vote pour des embauches !

Près de 65 000 postiers sont chargés de distribuer les 48 millions de plis électoraux. Avec les effectifs qui fondent d’année en année, ce travail supplémentaire se fait dans des conditions de plus en plus difficiles à supporter.

Après les européennes, les facteurs et les préparateurs pensaient être débarrassés de cette lourde tâche. C’était sans compter sur l’annonce de la dissolution faite par Macron. Partout, le lundi matin, dans les centres, c’était la consternation à l’idée qu’il faudrait s’y remettre pour deux tours et tout le monde ne parlait que de cela.

La Poste, qui a touché 80 millions d’euros pour la distribution des plis de la campagne des européennes, s’était contentée, lors de celle- ci, d’annoncer aux facteurs le paiement des heures supplémentaires, comme si cela était un cadeau. À Paris, dans plusieurs centres, la perspective de devoir recommencer le tri et la distribution des plis électoraux pour les législatives, en plus du reste du courrier, sans personnel ni compensations supplémentaires, a provoqué le tollé.

À Paris Pyrénées, qui regroupe trois arrondissements (11ème, 12e, 20e), le 13 juin, une soixantaine de postiers se sont rassemblés devant le centre pour affirmer que La Poste devait se débrouiller pour embaucher, car personne n’a envie de se casser le dos, prime ou pas, avec les applaudissements des usagers qui écoutaient de leur fenêtre.

À Paris Brune (5e, 13e et 14e arrondissements), cinq jours plus tard, une assemblée a réuni 80 collègues, prenant par surprise la direction, contrainte d’écouter ceux qui prenaient la parole. Si beaucoup demandent une prime, d’autres ont rappelé leur ras-le-bol des heures supplémentaires, des journées à rallonge, où des collègues, lors de la distribution des plis électoraux de la campagne des européennes, commençaient leur journée à 6 h pour la finir à 16 h voire 18 heures !

Le même jour, à Paris 17, une quarantaine d’agents sont partis en délégation voir la direction aux cris de « Pas de bras, pas de plis », car celle-ci tentait de distribuer à chacun un courrier contre-signature pour les obliger à faire des heures supplémentaires...

Le lendemain, La Poste a annoncé partout que les heures supplémentaires seraient payées double et qu’une petite prime de 25 à 40 euros brut serait versée à ceux qui accepteraient de venir sur leurs jours de repos. Mais cette annonce n’a pas suffi à calmer tout le monde, loin s’en faut : à Paris Bonvin, regroupant les 6e, 7e et 15e arrondissements, une cinquantaine de grévistes se sont retrouvés devant le centre, dès le lundi, pour exiger une prime de 500 euros.

Ces réactions salutaires ont eu lieu un peu partout, à Paris mais aussi en province. Elles démontrent qu’à force de supprimer des dizaines de milliers d’emplois et à vouloir faire faire à 65 000 facteurs le travail de 90 000, La Poste, tôt ou tard, finira par provoquer la colère de tous sur les emplois et les salaires.

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